Budget 2026 : la solidarité ne peut être une variable d’ajustement

Les annonces du Premier ministre sur le projet de Budget 2026 suscitent des doutes et des réserves chez MG France.
Si la nécessité de maîtriser les dépenses publiques face à des enjeux majeurs n’est pas contestée, les mesures évoquées laissent perplexes quant à leur justice sociale et leur efficacité.

La solidarité envers les plus fragiles (malades, personnes âgées, personnes précaires) ne peut devenir la principale variable d’ajustement budgétaire.
Si « nous ne sommes plus en 1945 », l’esprit de solidarité nationale, lui, reste un socle fondamental de notre pacte républicain.

L’augmentation annoncée des franchises sur les médicaments et les actes médicaux pénalisera d’abord ceux qui renoncent déjà trop souvent aux soins.
Revoir le périmètre des affections de longue durée (ALD) ne diminuera ni la prévalence des maladies chroniques, ni le coût des traitements : cela reviendrait uniquement à réduire la protection sociale des patients concernés.

Quant à l’affirmation selon laquelle « 50 % des arrêts de travail de plus de 18 mois seraient injustifiés », elle est non seulement trompeuse mais profondément stigmatisante.
D’où provient ce chiffre ?
Faut-il croire que la moitié des patients en arrêt prolongé seraient en parfaite santé ?
Ou plutôt comprendre, comme c’est souvent le cas, qu’ils relèvent d’une mise en invalidité ou d’adaptations du poste de travail qui peinent à trouver des débouchés concrets dans le milieu professionnel ?

L'Assurance Maladie adopte une parole plus mesurée, elle reconnaît même que «les causes précises de cette progression de la sinistralité restent difficiles à cerner, et encore plus à quantifier.
"Elle pourrait être liée à une dégradation des conditions de travail […] L’exposition à des pénibilités physiques et à des contraintes psychosociales […] a augmenté. […] Les causes sont multifactorielles, incluant […] la précarité, les inégalités d'accès aux soins, ainsi que des profils de prescripteurs très variés." (Rapport Charges et Produits 2026, CNAM)

Plutôt que des "effets d’annonce" et des raccourcis, MG France appelle à un travail de fond, au service d’une politique de santé à la fois responsable, solidaire et respectueuse des réalités du terrain.
MG France se tient à disposition des pouvoirs publics pour contribuer, en responsabilité, à des mesures justes et efficaces.

Mots clefs : pacte républicain, franchises, affections de longue durée, arrêts longs, Charges et produits