Les perturbateurs endocriniens, tout le monde en parle et personne ou presque ne sait ce que c’est

Pour faire simple, retenez ceci :

Pendant des siècles, le poison était un toxique à effet direct et dose-dépendant comme l’Arsenic que le roi Mithridate VI du Pont, utilisait mélangé à de la chair de vipère, à doses croissantes, pour se désensibiliser aux toxiques. À petites doses ce « mithridate » fut même pendant longtemps après l’antiquité romaine préparé et utilisé comme un médicament pour les « troubles digestifs ».

À notre époque moderne, où le progrès fait rage, le poison s’est fait plus discret et agit plus sournoisement… Les perturbateurs endocriniens agissent à petites doses mais à des points précis de nos organismes, voire à des stades particuliers de notre développement… Certains comme les néonicotinoïdes peuvent s’intégrer à l’ADN mono-brin au stade de la méiose et ont des effets perturbateurs reprotoxiques sur trois générations. Ils perturbent les abeilles, mais aussi l’être humain… D’autres sont impliqués comme co-facteurs dans les « épidémies » de diabète de type 2 ou de cancer du sein. Ou dans la NAFLD (Non-Alcoholic Fatty Liver Disease) comme le bisphenol A… Et comment ne pas mentionner l’épidémie de cancers de la prostate due au chlordécone qui persiste depuis des décennies dans les terres agricoles antillaises après avoir servi d’insecticide pour les parasites de la banane…

On voit bien que personne n’en a ingurgité à grosse dose pas même votre belle-mère.

Mais ils sont partout. Et surtout, ils semblent perturber nos systèmes endocriniens et reproducteurs à des doses faibles, à des phases précises du fonctionnement biologique, parfois en se combinant entre eux et sans jamais dépasser les doses journalières admissibles ! Notion périmée avec ces poisons modernes car inopérante. Il faut les bannir, autant que possible. 

Que faire ?

  • Utiliser le moins possible les emballages et récipients plastiques pour les aliments et surtout pour leur conservation longue ou leur réchauffage. Hélas ces récipients étaient pratiques et légers (et favorisaient la socialisation des ménagères de moins de cinquante ans par le biais de réunions T… ) mais combien d’hypospadias et d’azoospermies ont été provoqués par les phtalates contenus dans ces beaux plastiques souples ?
  • Limiter l’usage de parfums et cosmétiques, lessives « qui sentent bon » et cela dès le début d’un projet de grossesse pour diminuer l’exposition materno-foetale. 
  • Aérer les lieux de vie pour diminuer les concentrations de produits chimiques volatils (les COV, Composés Organiques Volatils) qui s’y accumulent.

Tout notre environnement domestique en est imprégné, par exemple le formaldéhyde, cette substance est présente dans les colles de panneaux et meubles notamment, le benzène, présent dans les solvants de certaines peintures et encres. Il est aussi dégagé lors de la combustion de chauffages au pétrole, gaz ou bois, le dichlorométhane, couramment retrouvé dans des aérosols mais aussi dans les peintures, vernis, laques et adhésifs, le xylène et le toluène, utilisés dans les insecticides et comme solvants d’encres, colles, cires, peintures, vernis, lasures.
Nous sommes cernés mais encore vivants !
Alors soyons prudents, soyons « bio » et éliminons le plus possible la chimie et le plastique de notre environnement. Conseillons nos patients. Protégeons tout particulièrement les femmes enceintes et les jeunes enfants de ces poisons sournois etc… croisons les doigts.

EN SAVOIR + : Les cahiers de l’ANSES

Jean-Christophe NOGRETTE