Après plus de 40 ans d’exercice, le comité de rédaction m’a proposé de raconter le syndicalisme médical. Ces courts articles qui se succèdent au fil des numéros, doivent être lus comme des notes, et surtout susciter des commentaires, critiques, et compléments d’information.
Nous en étions restés en juillet 1985, et la création de MG France approche !!
Au sein de l’UNOF une divergence profonde s’accentue. D’un côté, la présidente Antoinette Viennet Galerne qui prône une position « sociale » avec des tarifs opposables, de l’autre une volonté de dissocier remboursement et prestation, au risque de pénaliser les assurés. La présidente sera évincée de l’UNOF.
Un front généraliste « conventionniste » se constitue, il revendique une identité généraliste clairement définie. Ainsi le terme même de médecine générale n’apparaît dans la convention qu’en 1985, remplaçant celui d’omnipraticien.
Le MAG, Mouvement d’Action des Généralistes, poursuit son travail sur le terrain et fort de 47 unités départementales et 1 500 adhérents, fin 1985, crée un comité de vigilance, et décide de se transformer en syndicat. C’est la publication du « petit livre vert » sur les principes et perspectives de la MG.
Avril 86, 82 départements sont prêts pour constituer des syndicats autonomes. Juin 86, l’appel des 8 est publié dans Le Généraliste : Nicole Renaud et Richard Bouton pour le MAG, Antoinette Viennet Galerne ex-Unof, Philippe Jacot pour la SFMG, François Baumann pour la SFTG, Jean de Butler et Bernard Wolf pour le CNGE, François de Lamotte pour les internes en MG.
1. Une MG reconnue à l’université comme discipline
2. Une MG de qualité et d’accès facile à tous
3. La participation de la MG aux commissions, et au CA de la CNAM
4. Une MG rémunérée à sa juste valeur et pour toutes ses fonctions
5. Une formation continue de qualité
6. Un cadre conventionnel spécifique
À ces 8 s’ajoutera très vite le SMG avec Philippe Sopena, lors d’un congrès de l’USM.
Le 30 novembre 1986 est constituée la Fédération Française des Médecins Généralistes, MG France, avec 55 départements et plus de 2 000 adhérents. Richard Bouton en est le 1er Président.
C’est aussi dans cette période que les associations de formation et de recherche en MG vont connaitre leur essor, UNAFORMEC, SFMG, SFTG,... dans un contexte démographique très défavorable. Développement des Modes d’Exercice Particulier MEP, expansion du nombre de spécialistes d’organe, rajeunissement et féminisation des MG qui s’installent de plus en plus tard. Tous ces facteurs entraînent une certaine précarité et une désaffection des MG. Sans omettre en 1986, la cohabitation qui ramène Jacques Chirac à Matignon, Philippe Seguin aux affaires sociales et Michèle Barzach à la Santé, avec des positions très libérales et une volonté de réduire les dépenses. Cela va déboucher, entre autres, sur les ALD et les ordonnances bizones.
10 généralistes venus de tous les horizons préparent la naissance de MG France et créent le 21 octobre 1984 à Rodez le Mouvement d’Action des Généralistes.
Jean-Louis BENSOUSSAN