MG France met en garde les parlementaires et le gouvernement sur le risque des décisions inappropriées.
En instituant un numerus clausus aveugle et en ne le faisant pas évoluer, parlementaires et gouvernements successifs ont réduit drastiquement le nombre de médecins et éliminé de cette carrière un grand nombre d'étudiants compétents.
En négligeant les alertes sur l'attractivité de la médecine générale envoyées par MG France depuis vingt ans, ils ont dissuadé un grand nombre de jeunes médecins de s'engager sur la voie de cette spécialité souvent plus chronophage et toujours moins bien rémunérée.
Les mêmes ou leurs successeurs ont attendu que la pénurie s'installe pour réaliser l'importance de ce métier et reconnaitre le besoin de leur population.
Désormais, se faisant concurrence à coup de propositions démagogiques et à courte vue, ils espèrent obliger les médecins et particulièrement les généralistes à s'installer dans des zones qualifiées de sous denses, sans prendre conscience que cette "solution" consiste, dans un contexte de pénurie globale, à déshabiller Paul pour habiller Pierre.
En effet, à de rares exceptions près c’est la France entière qui est une zone sous dense.
Plus encore, ils voudraient obliger les généralistes à "faire des gardes" sans vérifier à quel moment les patients en ont besoin et en ignorant que la garde est déjà assurée dans 95% des territoires.
Toutes les études démographiques confirment que la pénurie de médecins généralistes va s'aggraver pendant encore au moins 5 ans, et que leur moyenne d'âge, aux environs de 55 ans, va augmenter faute de jeunes praticiens.
Les déterminants de l’installation après 10 ans d’études sont prioritairement le travail du ou de la conjointe, les services et les équipements du territoire pour une famille avec de jeunes enfants, les conditions de travail, et l’attractivité de l’emploi face à d’autres possibilités offertes.
Les médecins généralistes traitants travaillent 55 heures hebdomadaires en moyenne, sont moins rémunérés et subissent déjà plus de contraintes que les autres spécialistes. Des postes sont disponibles dans tous les secteurs de la santé (hôpital, médecine du travail, PMI, sécurité sociale, laboratoires, etc.)
Dès lors, l’impact prévisible de telles mesures sera inévitablement une fuite des jeunes médecins qui ne s’installeront pas et un départ anticipé des plus âgés qui ne pourront plus faire face à la pression de patients trop nombreux.
MG France met en garde les parlementaires et le gouvernement : comment feront-ils face à la crise majeure du système de santé qu’ils ont engendrée ?
Imaginent-t-ils maintenant obliger les jeunes étudiants à faire médecine, puis contraindre les jeunes médecins à choisir la médecine générale, et enfin interdire par voie légale aux plus âgés de partir à la retraite ?
MG France rappelle que des vraies solutions existent pour redonner rapidement au métier de médecin généraliste traitant l'attractivité et les moyens dont il a besoin et aux généralistes traitants l'espoir de poursuivre leur carrière dans des conditions acceptables.
Mots-clés : pénurie, coercition, attractivité