Médecins généralistes : la colère monte

Le mécontentement se manifeste depuis quelques semaines dans les rangs des professions réglementées, auxquelles appartiennent les pharmaciens. Mais il gagne également les rangs des médecins généralistes. MG France appelle les médecins généralistes à se mobiliser à partir du 30 septembre

Les médecins généralistes attendent des revalorisations significatives de la valeur de leurs lettres clés (C,V) et un renforcement de leur exercice dans le champ des soins primaires de proximité. Le mécontentement se transforme progressivement en colère face aux atermoiements des pouvoirs publics qui retardent sans arrêt les revalorisations d'honoraires et les indispensables réformes dans le domaine de la médecine ambulatoire. La conférence de presse organisée récemment par MG France est largement revenue sur ces questions.

"Nous sentons que la déception, l'inquiétude et la colère commencent à monter dans les rangs des généralistes", explique Claude Leicher lors de sa réunion de rentrée avec la presse. Le médecin traitant est mal traité, estime le président de MG France en soulignant que, depuis 2004, le champ de ses missions n'a cessé de s'accroitre sans que les moyens suivent réellement. Mais la déception fait aussi suite aux premières ébauches du projet de loi Santé - présenté en juin dernier par la ministre des Affaires sociales et de la Santé - qui circulent dans les rangs des syndicats médicaux depuis la rentrée. Ce projet continue de dépecer la médecine générale en découpant en morceaux le champ d'activité du généraliste. Et de citer les vaccinations que l'on veut confier aux sages-femmes et aux infirmières, voire aux pharmaciens qui n'en veulent pas. "Nous avons le sentiment que l'on est en train d'organiser la suite de la médecine générale", commente dans ce registre Claude Leicher."Nous avons le sentiment que le gouvernement organise la substitution de la médecine générale."

La deuxième déception des médecins du premier recours porte sur la future organisation territoriale des soins. "Si nous pensons que la territorialité est bien un étage important dans l'organisation des soins de proximité, nous voyons cependant arriver dans la future loi une territorialité qui sera administrée par les Agences régionales de santé, qui organisent des comités Théodule pour déployer leur organisation", poursuit le président de MG France. "Si nous sommes bien favorables à la territorialité, elle doit découler de prises en charge menées à l'initiative des médecins de terrain. Nous sommes farouchement opposés à toute forme d'administration de la santé ambulatoire".

Discriminations

Mais derrière les déceptions, il y a aussi de la colère, une colère qui monte du terrain et que les représentants du syndicat des généralistes enregistrent au quotidien dans les régions comme au plan national. "Le médecin généraliste est la cible privilégiée d'une réelle discrimination conventionnelle depuis 1990, date à laquelle le secteur 2 a été fermé aux généralistes", poursuit Claude Leicher. Mais cette première discrimination a, avec le temps, été accompagnée d'une autre, qui veut que la consultation à 25 euros, autorisée à toutes les spécialités par l'avenant 19 de la convention de 2005 (CS + MPC) soit interdite aux seuls médecins "spécialistes en médecine générale". La coordination des soins constitue la 3ème discrimination à l'encontre des généralistes, car ce sont eux qui l’organisent et ils n’ont pas le droit à la MCG qui la valorise (de 3€ par acte). En un mot, la valeur de la consultation, qui constitue 88 % du chiffre d'affaires du généraliste a été décrochée de l'activité réelle du généraliste. "Les patients concentrent les motifs de consultation et notre charge de travail augmente sans que nos rémunérations suivent", déplore encore le président de MG France.

Avertissement

"La situation est telle que nous lançons un avertissement aux pouvoirs publics : on ne peut exclure que parte de la base un mouvement tarifaire, que MG France accompagnera", avertit Claude Leicher. "L'exaspération est à son comble : les indemnités kilométriques n'ont pas bougé depuis 1996, le montant de la visite est le même depuis 2002 et celui du C depuis 2011. Nous allons lancer une enquête pour voir comment cette évolution tarifaire, que l'assurance-maladie refuse de faire évoluer, est perçue par les médecins généralistes."

D'autres dossiers provoquent également de l'inquiétude et de la colère chez les médecins généralistes. Celui relatif à l'accessibilité des handicapés aux lieux publics est du nombre. "Certains médecins installés dans les grandes villes, à Paris ou la région parisienne, vivent des situations intenables et rendre leur locaux accessibles, comme le veut la loi de 2005, devient un problème insoluble, note Claude Leicher (photo). Si l'accessibilité est un objectif social compréhensible, que MG France partage, il est inatteignable pour nombre d'anciens cabinets médicaux qui ne sont pas aux normes". Aussi l'inquiétude monte-t-elle chez nombre de médecins qui ne pourront pas investir 2 à 3 fois leur chiffre d'affaires dans les travaux nécessaires. "S'ils sont obligés de subir un agenda qu'ils ne peuvent tenir, ils ne pourront pas continuer leur activité". Alors que la région parisienne vit un état qui s'aggrave au plan de la démographie médicale, cette contrainte supplémentaire, qui peut bloquer une succession d'activité, ne manquera pas de compliquer un peu plus la situation.

"Nous vivons au total une situation qui ne peut perdurer", conclut Claude Leicher, qui n'exclut rien en matière d'action pour la période à venir. "Aucun moyen nouveau n'est donné à la médecine générale et le "virage ambulatoire" annoncé par la ministre n'est pour l'heure qu'une incantation. Nous avons besoin d'un investissement massif et significatif sur la médecine générale. Faute de quoi cette partie essentielle de la médecine va s'effondrer."

JJC

MG France appelle les médecins généralistes libéraux à débuter le 30 septembre un mouvement d'action
de grande ampleur pour leur profession.

- Le 30 septembre, les médecins généralistes choisiront leur moyen d'action en fonction de leur situation locale :fermeture partielle ou totale de leurs cabinets, manifestations, affiches dans leur salle d'attente ou tracts pour leurs patients*.
- Le comité directeur de MG France du 2 octobre proposera de nouvelles actions pour prolonger cette
mobilisation.
- MG France appelle toutes les organisations représentant les médecins généralistes à rejoindre le Front Généraliste pour défendre notre profession et l’accès aux soins.

 

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