Nous avons bien conscience que l’antibiorésistance est un problème mondial de Santé Publique. Depuis longtemps, nous sommes sensibilisés dans notre exercice de médecin généraliste à la maitrise de nos prescriptions concernant ces médicaments.
Dans sa recherche de solutions pour diminuer la prescription des antibiotiques, l’Assurance Maladie stigmatise encore une fois les médecins généralistes.
La dernière nouveauté des caisses est de faire mentionner sur l’ordonnance la circonstance et l’indication du traitement antibiotique afin de les confronter aux référentiels et de pouvoir ainsi les contrôler. *
Cela rappelle étrangement la notification du motif sur nos arrêts de travail ! Et pourtant, les études n’ont jamais montré que cela réduisait le nombre de prescription d’arrêts !
La médecine générale ne peut se résumer à l’application de référentiels : à telle pathologie correspondrait telle durée d’arrêt de travail, à telle infection correspondrait telle durée d’antibiotiques…
Dans notre métier, nous sommes confrontés à des situations cliniques complexes où la prise en compte unique de la pathologie ne suffit pas à bien soigner. La connaissance des personnes (histoire, profession, culture, religion, etc) et de leur environnement fait partie intégrante du soin en médecine générale.
Les soins en médecine générale ne peuvent entrer dans les cases de ces référentiels ! MG France s’oppose à cette énième mesure visant à contraindre encore davantage les médecins généralistes dans leur exercice.
* Code de la sécurité sociale - Article L162-19-1
« La prise en charge par l’assurance maladie d’un produit de santé et de ses prestations éventuellement associées peut être subordonnée au renseignement sur l’ordonnance par le professionnel de santé d’éléments relatifs aux circonstances et aux indications de la prescription, lorsque ce produit et, le cas échéant, ses prestations associées présentent un intérêt particulier pour la santé publique, un impact financier pour les dépenses d’assurance maladie ou un risque de mésusage. Ces éléments, ainsi que tout autre élément requis sur l’ordonnance sont transmis au service du contrôle médical par le prescripteur, le pharmacien ou, le cas échéant, par un autre professionnel de santé dans des conditions fixées par voie réglementaire. Le non-respect de ces obligations peut donner lieu au constat d’un indu correspondant aux sommes prises en charge par l’assurance maladie qui est recouvré selon la procédure prévue à l’article L. 133-4. »