Soyons forts ensemble !

Nous avançons ensemble sur le chemin de la reconnaissance de notre spécialité Médecine Générale, de l’amélioration de nos conditions de travail et de la promotion d’une certaine idée de la Santé au service de tous les patients.
  • Protection des droits et intérêts
  • Accès à des ressources et à un réseau
  • Participation à des décisions collectives

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2025/02/26

Dr Agnès Giannotti

Présidente de MG France

Tir à vue sur le système de santé !

Un canard sans tête est aux manettes en cette fin d’année et tire à vue sur toutes les cibles.
Voici une courte sélection, mais la liste exhaustive des initiatives innovantes est quasiment illimitée...
  • Les patients: quadruplement des franchises en deux ans et plafond qui passe de 100€ à 350€
  • Les médecins : assimilation à des fraudeurs avec la mise sous objectif (MSO) obligatoire après ciblage aléatoire par la CNAM : dans le viseur le plafonnement des IJ, et après ? Nombre de boites de médicaments ? Nombre de km en transport sanitaire ? Ne doutons pas que la liste s’élargira vite.
  • L’organisation du système de santé : abandon par l’état de son domaine régalien en matière de santé qui passe par la pulvérisation des ARS et la transmission aux départements. Terminé l’objectif d’universalisme de l’accès aux soins pour tous.
  • L’interprofessionnalité : Fini la libre initiative des professionnels s’organisant entre eux, répondant aux préoccupations et aux réalités de leur territoire. Tous aux ordres des préfets, l’organisation des soins dépendant du ministère de l’intérieur
  • Le secteur 1 des médecins généralistes : trop d'avantages fiscaux, il faut leur retirer l'abattement de 3%
  • Les syndicats démocratiquement élus et le dialogue social : Balayés d’un revers de main, vous n’êtes pas d’accord, nous passerons par la loi, ou nous vous contournerons grâce à des fédérations amies.
Objectifs :
  • Faire disparaitre le médecin traitant, principal régulateur du parcours de soins
  • Mise en miettes du système de santé
  • Porte ouverte à la financiarisation et à la privatisation

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Changement des numéros d’urgence :

révolution, complications ou grandes manœuvres ?

Le landernau de l’urgence bruisse des discussions entre Ministère de l’Intérieur, Ministère de la Santé, SAMU, Pompiers, C15 et les médecins généralistes. Objectif : déterminer qui va décrocher et orienter les appels « santé ». Qui va décider de ce qui est urgent, et relève d’une prise en charge hospitalière, et de ce qui l’est moins et peut être géré par la médecine de ville.

Ces discussions durent depuis des années, mais les choses s’accélèrent sous la pression des uns et des autres. Mais surtout des uns (pas les huns, quoique...). La régulation médicale par les médecins généralistes libéraux est un acte médical qui débouche sur une conduite à tenir qui est le résultat d’une démarche diagnostique classique. Cette régulation, faite sur les appels relevant de la médecine de ville, débouche le plus souvent sur des conseils ou le déclenchement d’un effecteur de soins. Les médecins généralistes savent que leurs patients font très bien la différence entre urgence vitale et pathologie pouvant être prises en charge par la permanence de soins. Et ils ont proposé la création d’un numéro dédié, à accès direct,le 116-17. Ce qui permet, indirectement d’améliorer le temps de réponse du 15 notoirement long. Mais les centres 15, estiment que tout doit passer par un numéro unique avec une orientation a posteriori vers les soins de ville ou l’hôpital.

Probablement parce qu’ils estiment les patients bien incapables de faire la différence entre ce qui est grave et ce qui ne l’est pas. C’est faux comme le montre les statistiques du 116-117. Mais le 15 crie au risque de surchauffe des urgences et demande un numéro unique pour la santé. Ce numéro serait le 113 et regrouperait 15 et 116-117. Et il serait géré par... l’hôpital. Qui deviendrait de fait, le régulateur des soins sur le territoire. Après tout, on n’est jamais si bien servi que par soi-même...

Quant aux pompiers, ils seraient regroupés avec les forces de sécurité pour répondre aux demandes « de secours et de sécurité » via un numéro dédié, le 112. Inutile de vous dire que les pompiers sont ravis de se voir exclure de la régulation du secours aux personnes... Donc le 15 devient le 113 et absorbe le 116-117. Le 17 et le 18 se transforment en 112. Il paraît que le but est de simplifier pour que les patients s’y retrouvent... Si cette solution d’un numéro santé unique (le 113 si vous avez bien suivi) se confirme, cela aura plusieurs conséquences :

  1. La demande de soins non programmée sera régulée par l’hôpital uniquement.
  2. Beaucoup d’argent aura été dépensé pour supprimer un numéro, le 15, finalement juste transformé en 113 et gardant les mêmes missions, tout en récupérant celles de la permanence de soins et le futur SAS voulu par notre ministre.
  3. C’est la fin de la régulation médicale du 18.
  4. C’est aussi la fin d’une régulation de qualité, celle du 16-117, au profit d’un « machin ».
  5. Pas sûr que le « meurtre » des 15, 17, 18 et 116-117 permette aux patients de s’y retrouver plus facilement.

Et puisqu’on parle de meurtre, à qui profite le crime ?Qui, rappelons-le a couté beaucoup de travail et d’argent pour pas grand-chose du point de vue des pompiers, des forces de sécurité, et des médecins libéraux. Quant à l’ex 15 et l’hôpital qu’en pensent-ils ? Je vous laisse juge...