Je ne sais pas si c'est le cas dans votre département, mais dans le mien les patients à risque ne reçoivent pas/plus forcément leur « bon » de délivrance du vaccin antigrippal. J'avais déjà constaté les années précédentes quelques manquements et y remédiait en imprimant le « bon » via le site ameli.
Cette année ce n'est pas un ou deux bons que j'imprime, mais plusieurs par semaine.
Et pourtant,
- ce ne sont pas des patients qui ont déménagé
- ce ne sont pas des patients nouvellement en ALD
- ce sont bien des patients à risque
Beaucoup de patients qui ne reçoivent plus ces bons ont pensé, tout simplement, ne plus en avoir besoin. Et pourtant le risque est important pour la plupart d'entre eux. Les conséquences sont aussi importantes pour les médecins.
Outre la ROSP qui est en partie conditionnée par l'atteinte d'objectifs statistiques (Taux de vaccination>75%) peu réalistes depuis la crise H1N1 et la défiance vis-à-vis des vaccins, ces omissions répétées peuvent poser le problème de la responsabilité du médecin dans la non-vaccination de son patient.
Pour pallier à cette situation, j'imprime ces « bons » et envoie le patient chercher le vaccin à la pharmacie voisine. Ne serait-il pas, infiniment plus simple et efficace que de mettre à disposition des médecins un stock de vaccins, en accord avec le pharmacien ?
Mon patient est vacciné, je n'ai pas de «bons» à imprimer, la vaccination et le lot sont notés dans le dossier et le risque épidémique est diminué. Je dois l'avouer imprimer les papiers de plus en plus souvent à la place des instances publiques me dérange.
À l'heure des services dématérialisés comme l'arrêt de travail en ligne, la déclaration de grossesse, les accidents de travail, il est regrettable que je me retrouve en train d'imprimer ces documents.
Ceci est non seulement un coût supplémentaire pour mon entreprise libérale que je ne peux répercuter, mais aussi un coût inutile pour l'environnement. L'envoi en dématérialisé au patient serait beaucoup plus judicieux, mais la réglementation actuelle m'en empêche.
Ainsi, si nous voulons une société avec une bonne couverture vaccinale antigrippale pour sa population à risque, donnons nous les moyens de pallier les déficits et augmentons nos chances de succès en pratiquant la délivrance directe : donnez des vaccins aux médecins.