La Sécurité sociale voudrait standardiser nos prescriptions d’arrêt de travail. Mais c’est impossible en médecine générale !

Une généraliste de la banlieue Sud de Lyon témoigne :

« J'ai  eu 2 rendez vous en un an à propos des indemnités journalières. Le premier rendez-vous, 3 semaines après ma reprise de congé maternité  … Sympathique !
Le premier s’est passé correctement avec un médecin conseil à l’écoute concluant avec moi que dans des territoires comme le mien, avec les difficultés psycho-sociales rencontrées, les secteurs d’activités des patients, il devait être difficile de diminuer les prescriptions d’arrêts de longue durée . J'ai posé clairement la question de savoir si j'étais ciblée par une mise sous objectifs. La réponse fut non.

La 2ème visite du médecin conseil  en janvier dernier a été nettement plus tendue. J'ai ressenti clairement un harcèlement ce jour-là. Le médecin conseil, tableau à l'appui, m'a indiqué un certain nombre de patients en arrêt depuis plus de 6 mois. Elle m'a donné quelques "tuyaux" pour diminuer les indemnités journalières : faire des demandes d'invalidité, me servir des recommandations de la sécurité sociale, etc. J'étais médusée.
Sur le moment j'avais l'impression que nous n'étions pas dans le même monde.
Mais finalement, avec les semaines qui passent, je m'aperçois que son discours a eu un impact sur ma pratique : lorsque je vois les patients concernés, au moment de les prolonger, je me sens pratiquement en faute, c'est un sentiment très ambivalent et néfaste à la relation avec mes patients, un peu comme si eux me harcelaient . »

Ce cas rapporté par une de nos adhérentes est emblématique de la dérive statisticienne de la CNAM. Les prescriptions d’arrêt de travail discutables existent probablement mais elles ne concernent évidemment pas les 15 % des médecins aujourd’hui ciblés par les CPAM.

MG France dénonce à nouveau et avec force cette méthode de sélection qui ne repose sur aucune base scientifique valable qu’elle soit mathématique (cohérence des populations étudiées) ou médicale (durée définie d’un arrêt d’un arrêt de travail pour une pathologie donnée).

MG France demande l’arrêt de ces procédures anxiogènes.