Fièvre à 40° avec toux, traumatisme de la cheville ... Nombreuses sont les situations qui ont besoin d'être prises rapidement en charge par le médecin généraliste, médecin de premier recours.
C'est ce que l'on appelle les Demandes de Soins Non Programmés, DSNP. Les ex "semi-urgences ".
Certaines de ces demandes peuvent nous paraître injustifiées médicalement, mais le sont, par l'urgence ressentie par le patient ou sa famille.
Comment faire pour proposer une consultation dans un délai adapté et acceptable ?
Certains d'entre nous maintiennent des plages quotidiennes de consultation sans RDV.
D'autres laissent chaque jour sur leur agenda un nombre variable de plages libres réservées aux "urgences " souvent remplies le jour même.
Dans les cabinets de groupe, les MSP, ce peut être l'un des associés qui, à tour de rôle, consacre tout ou partie de son temps à ces demandes de soins non programmés. Dans un nombre non négligeable de cas, la régulation de l'appel par le médecin traitant ou par un médecin généraliste régulateur peut permettre d'éviter une consultation.
Mais que se passe-t-il lorsque le médecin traitant n'a pas de solution personnelle, de groupe, ou organisationnelle, à proposer?
Le patient n'a d'autre solution que d'aller aux Urgences ou attendre le soir et l'ouverture de la PDS, si elle fonctionne.
Pas satisfaisant. Mauvaise image pour la médecine de proximité, et cela crée des habitudes : les patients n'essaient plus de solliciter le médecin traitant dans des situations identiques ultérieures.
Et c'est ainsi que peut disparaitre tout un champ d'activité pour les généralistes, au grand profit des "officines" spécialisées dans les DSNP, voire des hôpitaux qui sont en embuscade et prêts à "s'externaliser" sur ce créneau.
D''autres professionnels de soins primaires, comme les pharmaciens et les infirmiers proposent eux aussi leurs services.
Comment pallier cela?
L'organisation locale d'une "PDS de journée" semble intéressante. C'est ainsi qu'à Roanne, ville à la démographie médicale dramatique, les médecins généralistes assurent depuis plusieurs années, à tour de rôle, une permanence pour les consultations adressées par leurs confrères.
Mais nous demandons pour cela une reconnaissance tarifaire spécifique, car même à un prix majoré, la consultation généraliste sera toujours moins chère qu'un passage aux urgences !
Les généralistes répondent encore à une grosse majorité des DSNP.
Pour les autres, il y a un challenge à relever : s'organiser localement.
Sinon ce sont les pouvoirs publics qui organiseront un autre type de réponse.
Au grand détriment des médecins généralistes.