Notre profession a beaucoup évolué ces dernières années grâce à quelques défricheurs qui ont impulsé le concept et la création des maisons de santé pluri professionnelles, des maisons médicales de garde, et de manière générale, développé l’organisation des soins primaires au service des besoins de santé de la population.
Ces défricheurs y ont sacrifié leur temps et leur énergie parce qu'ils aiment leur métier, mais aussi parce qu'ils ont cela dans le sang.

Alors que la loi de santé consacre l'organisation du système de soins, à coup d’équipes de soins primaires, de communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et de plateformes territoriales d’appui (PTA), beaucoup de médecins voient venir ce mouvement avec inquiétude et craignent d'être laissés sur le côté. Abandonnés.
Parce qu'ils se disent qu'être un bon médecin généraliste, c'est déjà énorme.
Coordonner des professionnels, monter de gros dossiers, ils n'en ont pas envie. Ils n'ont pas choisi la médecine libérale pour cela.
Et lorsqu’ils en ont envie, ils ne savent pas comment s'y prendre ou sont découragés par l’inertie de l’administration et ses complexités.

La loi de santé offre à la médecine générale de réelles perspectives. Encore faut-il qu'État et Assurance Maladie donnent aux professionnels libéraux des moyens humains et matériels pour la mettre en musique.

Les médecins généralistes sont des professionnels en activité qui ne peuvent pas tout faire. Il faut nous donner l’appui de professionnels non médicaux de l'animation et du montage de dossier. Il y a urgence, sinon nous risquons de créer un corps des généralistes à deux vitesses.
 

Roger Bolliet

Communiqués, coercition, forfait patientele, quizz, Téléexpertise, 116-117