Malgré un intérêt financier non négligeable (5 000 € en moyenne par généraliste, un début de rattrapage entre nos revenus et celui des autres spécialistes), la ROSP « première mouture » a été boudée par un certain nombre de confrères. Parce que, et ils avaient raison sur ce point, bien des items proposés étaient critiquables sur le plan scientifique.
Les choses changent. Si dans la convention précédente, les indicateurs de qualité de la pratique médicale avaient été définis par la CNAM, ils sont désormais en grande partie fixés par le Collège de la Médecine générale, sur la base des dernières recommandations en vigueur. En outre, ces indicateurs pourront, tant en ajouts qu’en suppressions, être modifiés pendant la vie de la convention, en fonction des évolutions des données de la science.
Par ailleurs, si la convention 2012 mêlait des indicateurs scientifiques et organisationnels, c’est fini. La nouvelle rémunération forfaitaire distingue d’une part des données scientifiques, d’autre part les éléments organisationnels du cabinet, indépendamment les uns des autres.
La ROSP 2018 s’articule autour de trois axes : le suivi des pathologies chroniques, la prévention et l’efficience des prescriptions. Le nombre total d’indicateurs passe de 24 à 29 pour les médecins généralistes.
Autre nouveauté, la ROSP inclut désormais des indicateurs spécifiques de suivi des plus jeunes par le médecin traitant de l’enfant. Ces indicateurs concernent majoritairement des objectifs de prévention (dépistage de l’obésité, suivi bucco-dentaire, vaccination) .
Alors faut-il encore hésiter ? À chacun de voir. Mais il faut prendre ce dispositif pour ce qu’il est, un outil, un simple outil qui ne doit pas nous éloigner de ce qui caractérise notre spécialité : la prise en charge globale des patients, tenant compte de leur propre rapport à la maladie, de leur propre capacité face à la maladie. Un outil qui doit nous permettre de continuer à soigner des patients tous différents, ne répondant pas à des normes.
Florence Lapica