Le FAF PM, c’est chacun d’entre nous : c’est le fond de formation, géré par les médecins libéraux et alimenté exclusivement par notre contribution à la formation professionnelle prélevée tous les ans par l’URSSAF, avec nos autres cotisations. Contribution à un niveau ridiculement bas, compte tenu des besoins : environ 95 € par an.
Le FAF PM finance essentiellement des formations collectives, proposées par plus de 130 associations, locales et nationales, réparties sur l’ensemble du territoire.
Tout ça c’est fini. Ou presque. Le gouvernement n’a plus qu’un mot à la bouche, la formation c’est INDIVIDUEL, pas COLLECTIF. Donc on rabote. On rabote d’abord la dotation. Le FAF vient de prévenir les associations que 2 millions qui devaient nous revenir s’étaient volatilisés. Et l’an prochain, ce seront au moins 2 millions supplémentaires qui iront alimenter le Compte Personnel de Formation, c’est à dire qui iront se noyer à la Caisse des Dépôts et Consignations. Au total, le FAF va perdre le tiers de sa dotation totale qui n’ira plus financer la formation continue des médecins libéraux.
On voudrait nous étrangler que l’on ne s’y prendrait pas d’une autre manière.
Chaque médecin a pu constater l’évolution de la formation professionnelle conventionnelle qui, quand elle est devenue l’ANDPC, outre le fait que c’est devenu une usine à gaz invraisemblable, a vu également le nombre de journées de formation auxquelles nous avions droit passer de huit à deux par an.
Cette approche technocratique de la formation des médecins est pathétique. Le métier de médecin, médecin généraliste en particulier est un métier difficile. Face à l’isolement de notre exercice, face au désarroi que peut créer, parfois, le colloque singulier, tous ceux qui participent à des formations collectives vous diront la bouffée d’oxygène, le soulagement qu’apportent l’échange, la confrontation avec d’autres professionnels. Au delà du contenu technique essentiel de ces formations, le fait de se rendre compte que nous avons la plupart du temps les mêmes interrogations, les mêmes doutes est, en soi, un élément fondamental de l’enrichissement professionnel. Et de notre capacité à accomplir chaque jour l’ensemble de nos missions, dans l’intérêt bien compris de la population.
Parce qu'avoir des professionnels bien formés, bien dans leur tête, à l’aise dans leur exercice, c’est important. Tous les pays comparables l’ont bien compris. Pas les technocrates français, détenteurs, sans discussion, de toutes les solutions. Dommage.