Après plus de 40 ans d’exercice, le comité de rédaction m’a proposé de raconter le syndicalisme médical. Ces courts articles qui se succèdent au fil des numéros, doivent être lus comme des notes, et surtout susciter des commentaires, critiques, et compléments d’information.
Nous en étions restés à 1984, une certaine précarité qui gagne le monde des généralistes, et l’appel des 10. Cet appel de 10 généralistes autour de Nicole Renaud veut interpeller les MG et les pouvoirs publics sur la sauvegarde de notre profession menacée par le secteur spécialisé et l’hôpital. Le « choix » de la médecine générale devenant de fait une sélection par l’échec aux spécialités. Au-delà des revendications pour l’exercice, l’appel demande une convention spécifique aux généralistes, approuvée par 63% des généralistes (sondage du journal Le Généraliste). J. Beaupère convoque des États Généraux de la MG qui mettent en place un Comité de Salut Public (CSP) qui rédige un rapport comportant une convention spécifique, un C consultant, et un C accès direct, mais très en retrait sur l’appel des 10. La CSMF prévoit la création de l’UNOF (Union Nationale des Omnipraticiens de France) en octobre 1984 mais avec un conseil confédéral qui conserverait toutes les décisions.
Rodez 19 au 21 octobre 1984
C’est le séminaire de médecine rurale initiée par N. Renaud, dans son département, en présence du ministre E. Hervé. Le slogan « Ne laissons personne décider à notre place », est-il vraiment le tremplin à la création de l’UNOF, ou les prémices de la scission avec la CSMF ? De fait l’UNOF est créée en novembre, simple collège sans prérogatives, et sera présidée par Antoinette Viennet Galerne. Ni N. Renaud, ni Richard Bouton n’entreront au CD de l’UNOF, en parallèle ils créent le MAG, Mouvement d’Action des Généralistes. Tout ceci au coeur de la période dite du « tournant de la rigueur » avec Fabius et Bérégovoy.
Les syndicats en 1984
Sont représentatifs la CSMF et la FMF, veulent le devenir le SML, pro secteur 2, 2 500 adhérents, et l’USM marquée à gauche, fort de 2 200 adhérents. Ce sera un rejet du gouvernement annoncé par G. Dufoix au congrès de l’USM à Avignon. Le climat reste tendu avec des blocages tarifaires qui touche les généralistes dont le nombre explose. C’est dans ce contexte explosif que s’ouvrent les négociations conventionnelles en décembre 1984. Moindre remboursement, dissociation acte technique et intellectuel, secteur 2, convention unique, … sont au menu. Les débats sont longs, les MG peinent à se faire entendre, et l’accouchement en juillet 1985 est un camouflet pour la MG qui se retrouve avec 3 groupes de travail qui de fait resteront lettre quasi morte.
Jean-Louis BENSOUSSAN