C’était écrit et c’est donc arrivé !

Le vote au mois de novembre, d’une augmentation du budget des soins de ville ne couvrant pas l’inflation était un signe très défavorable pour les négociations conventionnelles qui débutaient au même moment. Dès lors, les chances d’aboutir à un accord devenaient très faibles.

En effet répondre à la crise démographique de la profession entrainant celle de l’accès aux soins, et en même temps faire face aux besoins en santé croissants d’une population qui vieillit avec une inflation des pathologies chroniques ne pouvait évidemment pas se faire sans investissement supplémentaire. C’est donc armés de courage, mais de peu d’espoirs que nous nous sommes mis autour de la table. Nous avons bataillé jusqu’au dernier moment pour tenter d’infléchir la copie proposée par la CNAM.
Annoncée depuis plus d’un an, notre ligne rouge était la remise à niveau de la consultation de base à 30 € sans conditions puisque la dernière revalorisation datait de 2017 et que cette convention est prévue pour 5 ans. Nous avons été traités d’irresponsables, l’argument invoqué étant que nous avons eu des revalorisations avec les forfaits et la visite longue. Mais les tutelles ont la mémoire courte, ils oublient que nous venons de loin et que ce n’était qu’un début de rattrapage avec les autres spécialités. Bref demander 30 € était inconséquent alors que le pays a faim. Vous avez reçu la communication de la CNAM et celle du Ministre (avec son fameux 13e mois qui restera dans nos mémoires) afin de nous faire accepter les 26,50 €. C’est oublier que pour rester à valeur constante aujourd’hui notre consultation devrait être à 28 €, et l’inflation continue...

Nous aurions dû accepter que la valeur de nos actes diminue ? Nous sommes tombés de nos chaises l’avant-dernier jour lorsque nous avons vu écrit noir sur blanc que la consultation de base du spécialiste était déjà à 30 € !!! Cela actait le fait qu’il est normal que les spécialistes de second recours cotent systématiquement la majoration APC même quand ils ne nous font pas de courrier. Donc le 30 € qui est irresponsable pour les spécialistes en médecine générale était acté comme base de départ pour les autres spécialités ? Totalement inadmissible, à acte égal, tarif égal ! Et si nous sommes d’accord pour que soient valorisés les différents engagements des médecins généralistes sur le territoire, dans un forfait territorial par exemple, l’idée d’un contrat individuel d’engagement territorial est délétère. De plus, il est inadmissible d’entendre dire que les médecins généralistes doivent s’engager ! Ne l’avons-nous pas fait pendant la COVID ? a-t-on eu besoin de nous tordre le bras et de nous menacer ? Notre engagement c’est de faire de notre mieux pour arriver à faire face à la pression et à suivre nos patients correctement en surmontant les difficultés quotidiennes d’un système de santé défaillant. Quant au technocrate qui a imaginé des niveaux d’actes différents en lien avec cet engagement territorial, si on comprend bien l’idée qui est de rajouter au fil des ans plus de contraintes ou de faire baisser les tarifs des actes, il n’a quand même pas dû réfléchir beaucoup ! Donc ils imaginent que dans un même cabinet deux collègues pourraient ne pas avoir les mêmes tarifs, que si vous devez vous occuper de votre vieille mère malade, d’un seul coup vos tarifs changent, que les remplaçants pourraient choisir de remplacer les médecins qu’ils estimeraient plus lucratifs, que le taux horaire de quelqu’un travaillant à mi-temps serait différent de celui qui travaille à plein temps...
On comprend pourquoi à l’unanimité, le comité Directeur de MG France a refusé de signer ces propositions. Et vous savez quoi, le plus étonnant dans l’affaire, c’est que malgré ce que nous avons dit quotidiennement, répété sur tous les tons depuis le mois de septembre, tout le monde a cru jusqu’au dernier jour que MG France signerait ! La prochaine fois, ils apprendront peut-être à écouter véritablement ce que MG France dit !

Notre engagement c’est de faire de notre mieux pour arriver à faire face à la pression et à suivre nos patients correctement en surmontant les difficultés quotidiennes d’un système de santé défaillant.