La ministre de la santé, sous la pression politique de la crise des services d’urgences, envisage la création d’un Service national d’Accès aux Soins (SAS) pour garantir une réponse rapide aux demandes de soins non programmés (DSNP), en ville, et ce, afin de désengorger l’hôpital.
Un numéro unique centralisant toute la demande de soins, géré par l’hôpital, pour désengorger ce même hôpital. On peut comprendre la perplexité des urgentistes…
Vouloir centraliser la totalité de la demande de soins sur le 15 augmente le temps de “décroché" et entraîne une perte de chance pour les patients.
Ce ne sont pas les urgences qui ont besoin d’être réformées, c’est l’ensemble de notre système de gestion de la demande de soins urgents.
Une régulation efficace passe par une régulation sur le territoire du patient, en proximité, qui elle seule pourra orienter correctement celui-ci vers des médecins disponibles en s’appuyant sur les capacités propres de chaque territoire.
Cette régulation repose sur un numéro spécifique qui a fait ses preuves partout où il a été déployé: le 116-117. Ce numéro réservé aux demande de soins non urgents doit être diffusé et bien distingué du 15 ou du 18 réservé aux urgences lourdes. C’est faire injure à la population que de penser que les patients ne sont pas capables de distinguer une angine, d’un coma !
Pour que le patient s’y retrouve, l’ensemble des partenaires doivent participer au déploiement de cette organisation. Toutes les informations municipales, affichages, médiatiques doivent aller dans le même sens.
Mais la volonté politique est elle bien là ?
Alors même que certaines villes sont encore réticentes à transmettre le numéro de la maison médicale de garde…pour que les patients se rendent quand même aux urgences…
Des slogans doivent marquer les français : « personne ne doit se rendre aux urgences directement ». « Appeler le numero : 116-117 Vous serez orienté ».
Pour que cela fonctionne, il faut rémunérer les effecteurs répondant à cette régulation et doter les médecins libéraux de moyens conséquents pour assurer cette régulation territoriale.
Les médecins français s’installeront davantage en libéral et participeront à cette organisation si leurs heures sont rémunérées à hauteur de l'investissement.
Désengorger les urgences grâce à la medecine libérale ? Oui avec des moyens et des actes payés pour cela.