Lettre aux médecins généralistes Septembre 2023

Chers ami(e)s 

Cette rentrée de septembre s’annonce cruciale pour l’avenir de notre exercice de médecins généralistes et au-delà pour celui de notre système de santé. 

Que veulent le Gouvernement et les politiques ? Un système de santé sans médecins généralistes traitants ? Ils n’ont pas pris les mesures indispensables et demandées par MG France depuis de nombreuses années et construisent une digue de sable pour affronter le tsunami qui se profile. 
« Les patients veulent un médecin traitant, on va leur apprendre à s’en passer ! »
C’est tout bonnement impossible et surtout inenvisageable.

Compte tenu des enjeux pour la santé de la population dans un contexte dégradé, ces choix sont même incompréhensibles, après une année au cours de laquelle nous avons assisté à une attaque sans précédent contre notre profession, associant tentatives de démantèlement de notre activité, contraintes et pressions, chantage et accusations.

Nous qui nous occupons de la santé de nos patients au quotidien, savons qu’en l’absence de prise en charge globale, médico-psycho-sociale, sans parcours de soins gradué entre la ville, les soins spécialisés et l’hôpital, aucun système de soin ne peut tenir.
Nous ne sauverons pas ce système en laissant proliférer les plateformes de téléconsultation ou les centres de soins non programmés, structures onéreuses qui peuvent convenir à une population urbaine, CSP+ et peu malade.
Mais cela ne fait pas un pays uni et nous observons déjà toutes les limites de cette mauvaise gestion : fuite des professionnels vers des activités de niche, population non soignée, marchandisation et privatisation de la santé, perte de la solidarité et aggravation des inégalités sociales de santé. 

Nous avons tous saisi qu’investir dans le capital santé des français n’était pas une priorité pour nos décideurs. 
Pire, nous avons dû faire face au mépris d’un Ministre de l’Economie allant jusqu’à chiffrer le « coût moyen » d’un médecin généraliste pour la société.
Règne du court-termisme, les coûts évités ne sont même pas envisagés, qu’il s’agisse du coût humain, économique, en prenant en charge les pathologies aux stades précoces, ou même très cyniquement en matière de productivité au travail. 

Cet automne sera l’heure du choix politique, et les semaines à venir seront déterminantes, pour nous et pour les patients. 

MG France n’acceptera pas que le gouvernement sacrifie les médecins généralistes !
Notre métier est essentiel et c’est aussi l’un des plus intéressants du monde de la santé par sa complexité, sa variété, ses échanges humains.
Il est hors de question que nous acceptions de le voir perdre son sens au profit de pratiques d’abattage plus lucratives mais moins pertinentes. 

La CNAM et le gouvernement ont compris que MG France ne signerait pas un texte qui outre la compensation de l’inflation, ne valoriserait pas aussi la complexité et les prises en charges lourdes et qui contraindrait la profession par un carcan d’obligations. 

C’est dans les prochains jours que se jouera la partie : nous ne retournerons négocier que si les perspectives d’arriver à un accord sont réelles. 
Vous pouvez compter sur MG France pour défendre la profession et l’accès à la santé pour la population ! 

Les médecins généralistes ne sont pas coupables !
Au contraire, ils restent combatifs pour s’organiser et continuer à soigner la population, encore faut-il les encourager… 

Cet automne, MG France se battra, pour vous 
et avec vous tous !

Agnès GIANNOTTI
Présidente
MG France 

MG France défend la médecine générale

*Lien chiffres CNAM

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