On a beaucoup promis aux médecins généralistes.
"Le Ségur de l’hôpital sera suivi d’un Ségur de la ville …"
"Nous allons mettre les moyens pour organiser les soins et mieux rémunérer les professionnels de santé de ville."
"Votre rôle est essentiel …"

En France on a des idées. On sait faire des promesses.
Depuis 1996 le budget de la santé est voté par le parlement. Ses grandes orientations sont inscrites dans le PLFSS qui est la traduction politique et budgétaire des promesses de nos élus.
Une nouvelle fois et cela ne surprendra pas grand monde, nos élus se préparent à ne pas tenir leurs promesses.

Par notre investissement sur le terrain, par nos capacités à la mobilisation, à l’organisation dans l’urgence, passant souvent au-dessus des ARS débordées et figées, nous avons agi.
Nous avons réagi face à la crise et nous continuons à le faire. Pendant la première vague, la réanimation a été à l’honneur et la médecine générale au front.

Aux mêmes causes les mêmes effets.

Nous nous préparons à affronter une nouvelle crise qui sera peut-être plus forte que celle du printemps. Une nouvelle fois les professionnels de santé, au premier rang desquels les médecins généralistes, vont se retrouver en première ligne.
Ils sont en droit d’attendre des moyens. Des moyens conséquents !

Le PLFSS 2021 est édifiant. Il est presque vide de mesures significatives pour les soignants de ville. Face aux milliards prévus pour l’hôpital les soins ambulatoires sont dotés de 300 millions d’euros pour rémunérer les professionnels. Tous les professionnels, soit moins de 0,50€ par consultation.

Moins de 0,50 euro par acte ...

C’est le prix de la reconnaissance, de l’investissement et du sacrifice de certains d’entre nous. Alors que la rémunération globale des médecins généralistes a chuté de 500 millions d’euros.

Après les avoir négligés, l'Etat a t-il décidé de se passer des médecins généralistes ?