Ségur de la santé : les médecins généralistes à nouveau oubliés ?

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L’état d’urgence sanitaire se termine aujourd’hui ; il a été marqué par une très forte implication des personnels de santé, à l’hôpital comme en ville. Cette situation inédite s’est imposée à notre pays alors que l’hôpital connaissait un mouvement revendicatif depuis plusieurs mois et que les soins de ville nécessitent depuis très longtemps des investissements durables et significatifs.

La sortie de crise imposait au gouvernement d’organiser une concertation avec les acteurs de soins. Les conclusions de ces travaux ont été présentées ce matin pour clôturer le Ségur de la santé. Malheureusement, et comme pendant la crise COVID, tout se passe comme si les médecins généralistes n'existaient pas.

Si des revalorisations salariales sont très attendues par les personnels médicaux et non médicaux de l’hôpital, d’autres recommandations portent sur le financement du système de santé et sur son organisation. Eprouvés par la crise sanitaire, en situation financière parfois difficile, les professionnels de santé de ville, et particulièrement les médecins généralistes, attendent qu’une attention soit portée à leurs attentes autant qu’à celle des hospitaliers.

Aujourd’hui 10 juillet, force est de constater que nous n’avons connu qu’un Ségur de l’hôpital assorti d’un probable accord salarial, quand les médecins libéraux doivent se contenter de recommandations dont nous attendons encore l’approbation par le gouvernement.

Organisation d’une régulation libérale territoriale et d’une réponse coordonnée aux demandes de soins non programmés, financement des projets de CPTS, développement des équipes de soins primaires, revalorisation de la visite à domicile : les attentes des médecins généralistes pour enfin garantir à notre pays un système de santé adapté aux besoins de la population, sont bien connues. La réponse du gouvernement se mesurera à ses engagements en faveur de négociations conventionnelles dotées de moyens suffisants pour aboutir à cet objectif.

L’absence d'engagements pour la médecine générale dans les tous prochains jours signifierait que l'oubli de la médecine générale était volontaire et que le Ségur de la santé n’était que le Ségur de l'hôpital.


Mots clés : Ségur de la santé, CPTS, SAS, équipes de soins primaires