Changement climatique et système de santé :

Sur le sujet environnement et santé, nous pensons spontanément aux impacts de l’environnement sur la santé des individus, mais moins aux impacts du système de santé lui-même sur l’environnement et les changements climatiques.

Pourtant le système de santé consomme des biens et de l’énergie, produit des déchets, mobilise des transports. Il joue aussi un rôle dans la dégradation de l’environnement et de la biodiversité. Au-delà des conseils que nous prodiguons aux patients, nous nous devons de réfléchir à notre façon de travailler, de prescrire, de consommer au niveau professionnel également. C’est d’autant plus important que nous avons un devoir d’exemplarité par rapport aux patients, le poids de nos actes et de nos paroles est un levier important.
En France le secteur de la santé représente 8 % des émissions de gaz à effet de serre, dont 54 % concernent l’achat de médicaments et de dispositifs médicaux et 16 % les transports.
Malgré tout c’est un sujet où nous sommes frileux, craignant de sacrifier la santé humaine au profit de l’écologie. Pourtant, limiter l’impact environnemental de notre cabinet, de nos prescriptions, ne peut avoir que des cobénéfices, tant sur la santé humaine que sur la santé des écosystèmes dont elle dépend. Le secteur de la santé est un secteur essentiel. Il est donc d’autant plus important de limiter sa consommation et sa dépendance pour aller vers un système de santé préventif et sobre qui sera résilient face aux crises sanitaires.
90 % des consultations chez un médecin de ville se concluent par la délivrance d’une ordonnance alors que 87 % des patients pensent qu’en France on consomme trop de médicaments et qu’une consultation ne doit pas forcément se terminer par la délivrance de médicaments. Au-delà de la sur-médication des patients, l’impact environnemental du médicament (antibiorésistance, pollution des eaux par des médicaments perturbateurs endocriniens, impact de la galénique...) doit être dans nos têtes au moment de la rédaction de nos ordonnances, chaque prescription doit être judicieusement réfléchie dans sa dimension « santé-environnement ».