Médecine générale et climat : même combat
Le 6è rapport d’évaluation du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) est sorti au début du mois d’août sans le traitement médiatique adéquat eut égard à son importance pour l’avenir de la planète et de l’humanité. Il a été éclipsé, entre autre, par l’actualité brûlante du monde du foot et de ses intérêts capitalistes.
Pour les soignants que nous sommes cela pourrait s’apparenter à une sorte de déni face à la gravité de la situation... Ce rapport, rédigé par plus de 200 scientifiques, fait état des connaissances actualisées depuis 2013 sur les bases physiques du changement climatique, au travers de l’étude de plus de 14 000 publications sélectionnées pour leur rigueur scientifique. Et il est sans appel : le climat se réchauffe à une vitesse sans précédent, et c’est l’activité humaine qui en est à l’origine depuis 1800. Les conséquences en sont considérables et affectent déjà l’ensemble du globe, avec des évènements extrêmes augmentant en fréquence et en intensité : vagues de chaleur, inondations, sécheresse, incendies… Les glaciers reculent, la banquise s’amenuise, le niveau de la mer monte et les océans s’acidifient. L’air, l’eau, la terre sont affectés, entraînant perte de la biodiversité et des ressources naturelles, ainsi que des impacts majeurs sur la santé humaine : blessures, déplacements, maladies infectieuses, pandémies, pathologies chroniques... Il y a urgence, mais il est encore temps d’agir : en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre pour atteindre le « Net Zéro » en 2050, et ainsi limiter le réchauffement en-dessous de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, nous sommes en droit d’espérer un futur viable pour l’ensemble du vivant.
Les décideurs de ce monde ont les clés en main pour passer à l’action dès à présent. En tant que médecins généralistes, il est de notre responsabilité d’agir sans attendre pour la santé des populations. Non seulement nous devons prendre en charge les patients touchés par les effets directs du changement climatique et des dégradations environnementales d’origine humaine, mais en plus le système de santé auquel nous participons est un pourvoyeur important d’émissions de gaz à effets de serre et participe donc au réchauffement et à ses effets sur la santé. Il nous faut participer à l’effort mondial de réduction des émissions, et nous adapter aux effets du changement climatique : développement durable au cabinet, formations, médecine de prévention, transdisciplinarité, plaidoyer… : les moyens d’action sont multiples.
MG France, le syndicat qui réchauffe les coeurs et qui rafraîchit le climat, prend la mesure de l’urgence à agir et s’engage : Notre santé est planétaire ! ?
À lire !
Le dernier article dans Medgé+ : https://www.mgfrance.org/medge/medge-n-4/2921
Le Thread sur le 6è rapport du GIEC de Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue et coprésidente du groupe 1 du GIEC :
https://NotAllowedScript67087eeab762atwitter.com/valmasdel/status/1428722686776287238