Le MGA est arrivé !
Tout le monde a entendu parler des infirmiers en pratiques avancées (IPA). Même si ces IPA vous saoulent*, il est peu probable qu’ils bouleversent autant votre exercice que les « MGA ».
Ces médecins généralistes avancé.e.s explorent les apports de l’échographie à la pratique de la médecine générale.... Affirmer la présence d’un épanchement pleural, diagnostiquer une obstruction des voies biliaires ou montrer la compression du nerf médian au canal carpien, c’est utile en pratique courante et parfois très utile le vendredi soir ! Certains se formeront à la dermoscopie pour pallier le manque de dermatologues, devant tous ces petits boutons noirs que nos malades nous montrent avec anxiété, la règle ABCD est largement dépassée !
D’autres s’initient à la colposcopie, quand on fait du suivi gynécologique, il y a toujours un moment ou la question se pose… Et là encore on va retrouver l’échographie, stéthoscope du 21ème siècle. D’autres encore dépistent la BPCO à la spiromètrie, ou réalisent des polysomnographies…
Cette liste non limitative montre bien que les limites de notre pratique sont en train de bouger. Elle montre aussi que la CCAM, nomenclature des actes techniques, devra bientôt intégrer des actes spécifiques à la médecine générale par exemple pour une échographie abdominale « de débrouillage », car il n’est pas question de concurrencer les spécialistes de l’imagerie médicale. En fonction des nécessités de la démographie médicale d’un territoire ou même simplement par pur intérêt professionnel, la médecine générale ne se contente plus de déléguer des tâches à l’équipe du médecin traitant, elle s’approprie les techniques dont elle a besoin pour maintenir ou développer ses pratiques habituelles. D’enthousiasmantes pratiques nouvelles en médecine générale, voilà de quoi redonner du « peps » à la plus vieille et la plus diverse des spécialités du soin de proximité. ?
* Indian Pale Ale, bière blonde forte (7-8°) et très amère.