Une petite histoire du syndicalisme médical : épisode 3

À la veille de prendre ma retraite après plus de 40 ans d’exercice, le comité de rédaction m’a proposé de raconter le syndicalisme médical. J’ai très volontiers accepté, tout en précisant que je ne suis pas historien, et que ces courts articles qui se succèderont au fil des numéros, doivent être lus comme des notes, et surtout susciter des commentaires, critiques, et compléments d’information.
Pour écrire ces textes je vais utiliser ma mémoire de syndicaliste de 1986 à aujourd’hui, et aussi celle de mes confrères et amis syndicalistes MG France, Nicole Renaud, Jean Luc Gallais, Alain Liwerant, Gilles Urbejtel, Marie-Hélène Certain, … et bien d’autres, qui tout au long de ces années m’ont éclairé de leurs propres connaissances sur ces sujets. L’ouvrage « Histoire de la médecine générale de 1945 à nos jours » co-écrit par Yves Gervais (premier Président de MG Form), et auquel j’ai participé comme relecteur, m’a également permis de retrouver des infos sur les dates.

Chapitre 3 :
Nous en étions restés à la mise en route et l’expansion du 1er syndicat d’omnipraticiens, le SNMOF de Georges Valingot, instaurant des congrès annuels avec des débats autour de la protection sociale, l’accès aux soins, les liens avec les syndicats de salariés, la place de la formation initiale et continue, appelée EPU (enseignement post-universitaire). Le sujet de l’accès direct aux spécialistes voit le jour surtout en milieu urbain. En 1970 l’audience est réelle, l’estime des praticiens existe, mais le SNMOF peine à recruter au-delà de 10 % des médecins omnipraticiens français.
Parallèlement le conventionnement est toujours source de conflits autour des tarifs… Il faut attendre 1960 pour une adhésion massive au processus conventionnel instaurant un remboursement à 80 % des honoraires.
Les signatures individuelles sont nombreuses, au dépens des accords départementaux. Dans ce contexte les dépenses de santé commencent à exploser de + 40 % en 8 ans, les ordonnances de 1967 vont créer les 3 caisses nationales, CNAMTS (maladie), CNAF (famille) et CNAV (vieillesse). Les médecins en sont exclus. Le syndicat FO obtient une surreprésentation, et en s’alliant avec le CNPF (patronat) tiendra les rênes de la CNAM jusqu’en 1996 !! Il est bon de rappeler que l’hospitalocentrisme va trouver en 1958 son apogée avec la réforme Debré. Investissements colossaux, technicité des spécialités, études médicales modifiées, … entraînent une marginalisation de la médecine générale. En 1962 apparaissent les premiers avantages sociaux pour les médecins conventionnés, ainsi que des critères « anti abus » comme un maximum de 6 actes à l’heure...

La CSMF est désormais un syndicat conventionniste avec Jacques Monier, et s’amorce alors une scission avec les anticonventionnistes (future FMF en 1968). En 1966 une convention nationale est signée, mais avec des possibilités d’adaptation départementale. En 1970, 88 % des libéraux sont conventionnés. Le SNMOF continue de revendiquer la spécificité de la médecine générale menacée par un fort sentiment de dévalorisation, et obtient peu de résultats, sauf plus de place au sein des instances CSMF.
Son souhait de voir se développer un exercice de groupe peine à s’imposer mais finira par la création d’une association, puis d’un syndicat. Mais surtout, il porte haut et fort le principe d’une convention nationale unique. Cette revendication sera reprise par la CSMF en 1969 et aboutira en 1972, malgré les réticences de l’Ordre du Pr Lortat Jacob. L’ANEMF (étudiants en médecine) dès 1965, présidée par Bernard Bros, mettra très tôt en avant des propositions majeures pour les études médicales des généralistes qui seront reprises après mai 1968 par Edgar Faure.
Mai 68 verra se former des mouvements divers dont le GIS (Groupe Information Santé) comprenant de nombreux généralistes. Il portera la liberté de la contraception et de l’avortement notamment avec le MLAC (mouvement de libération de l’avortement et de la contraception) en 1973/74. Ces débats d’idées enrichies en 1975 par le livre d’Ivan ILLICH, Nemesis médicale, vont faire le lit de toute une réflexion sur la santé, la place des acteurs, celle des industriels, le poids des généralistes...

Jean-Louis BENSOUSSAN

 

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