Se déplacer autrement

POURQUOI ?
Les transports routiers sont la première source d’émissions de gaz à effet de serre en France, pour 56 % par les voitures seules¹. Les transports égalent les industries et l’agroalimentaire, pour l’émission d’autres polluants comme les oxydes d’azote, l’ozone, les particules fines, les composés organo-volatils, le So2, l’ammoniac… Environ 48 000 décès par an en France seraient dus au taux trop souvent dépassés de particules fines².

POUR QUI ? ET POUR QUELS BÉNÉFICES ?

Les changements de comportement dans les modes de déplacement sont un bon exemple de co-bénéfices : « bon pour la santé, bon pour la planète. » Biologiquement : amélioration de la qualité de l’air, baisse des gaz à effet de serre et autres composés, limitation du réchauffement climatique, protection des écosystèmes. Économiquement : moins de dépenses liées au véhicule, moins de dépenses de santé³. La pollution de l’air extérieur coûte chaque année près de 100 milliards d’euros en dépenses de santé. Sensoriellement : se déplacer autrement permet de redevenir attentif à son environnement et à la nature, et d’en percevoir beauté et fragilité. Philosophiquement : des moyens de transport moins technologiques permettent de considérer le rapport au temps et à l’espace autrement, et de récupérer des capacités d’autonomie, qu’elles soient financières, psychologiques, sanitaires, en limitant l’emprise de la machine. Les modes de déplacement doux sont libérateurs, égalitaires et générateurs de sens⁴. « L’impact du cabinet médical n’a pas été évalué mais c’est un lieu plus « polluant » qu’un bureau classique en raison des nombreux trajets générés par la venue des patients. »

POUR ET PAR LES PATIENTS EUX-MÊMES

L’activité physique, est bien connue pour ses vertus sur la santé. Si les déplacements doux s’effectuent en proximité d’espaces naturels, ils peuvent aussi apporter une dimension apaisante démontrée⁵, illustrant le concept de biophilie⁶. Pour chacun, venir au cabinet à pied, c’est l’expérience de la faisabilité et une occasion de marcher un peu plus³.

POUR LE MÉDECIN ET SON ÉQUIPE

Chaque professionnel est un patient ! Il bénéficie lui aussi de ces effets. Le temps médical est compté. En ville, les déplacements doux permettent une maîtrise du temps et apportent en sérénité. Se déplacer de façon moins polluante est aussi une de nos missions d’acteurs en santé publique : limitation directe sur la qualité de l’air respiré par nos patients, sur l’émission des gaz à effet de serre, ainsi que cohérence et exemplarité dans le discours.

COMMENT ?

Selon son activité et ses possibilités, choisir le mode de déplacement le plus sobre et le plus léger⁷ :

• La marche ou le vélo, ou à assistance électrique, ou des automobiles à motorisation décarbonée, de petite taille.
• Utiliser les transports en commun.
• Pratiquer l’écoconduite⁸ : limiter sa vitesse, changer régulièrement les filtres, éteindre son moteur si arrêt de plus de 10 sec, vérifier le gonflage des pneus.
• S’arrêter plus tôt et se stationner un peu plus loin pour finir à pied.

POUR LES PROFESSIONNELS DU CABINET

• Regrouper les visites, trouver l’itinéraire le plus cohérent pour limiter les kilomètres⁹.
• Mettre en place le covoiturage et l’autopartage : partage d’un seul véhicule pour les visites à domicile, mise à disposition d’un vélo.
• Recourir à des aides : subvention à 50 % du coût des abonnements¹⁰, forfait mobilité durable 800 euros par an (exonération impôts et cotisations sociales)¹¹, prise en charge des abonnements de transports en commun.
• Réfléchir à l’aménagement urbain : à l’installation ou en cours d’exercice, demandez un stationnement spécifique, pensez au local à vélos, à la proximité d’une station de bus, et sinon demandez à la municipalité pour la mise en place d’un arrêt.

POUR LES PATIENTS

• Regrouper les consultations familiales.
• Privilégier la téléconsultation pour des suites d’examen ou des motifs adaptés à ce mode.
• Afficher la carte des pistes cyclables.

1. ADEME, « la mobilité en 10 questions », 2019. www.ademe.fr
2. Santé Publique France, « impacts sanitaires de la pollution de l’air en France : nouvelles données et
perspectives », 2016. www.santepubliquefrance.fr/press/2016/impacts-sanitaires-de-la-pollution-de-lair- en-France-nouvelles-donnees-et-perspectives
3. Sénat, commission d’enquête sur le coût économique et financier de la pollution de l’air, 2015. www. senat.fr/commission/enquete/cout_economique_et_financier_de_la_pollution-delair.html
4. http://velorution.org/velosophie/jeanpierre-dupuy_la-contreproductivite-selon-ivan-illich/
5. L’expérience de la nature réduit la rumination et l’activation sous-genuelle du cortex préfrontal Gregory N. Bratman Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., J. Paul Hamilton, Kevin S. Hahn ,+1, Gretchen C. Daily Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., et James J. Gross-1 Informations sur les auteurs et affiliations 29 juin 2015 | 112 ( 28 ) | https://doi.org/10.1073/pnas.1510459112
6. Biophilie. - Paris : Corti, 2012. - (Collection Biophilia ; 1). - (ISBN 9782714310781)
7. https://lecmg.fr/wp-content/uploads/2021/05/Sante-plane%CC%81taire_CMG-avril2021.pdf
8. American College of Physicians. Transportation
9. https://doc-durable.fr/themes/transport/
10. www.urssaf.fr
11. www.service-public.fr/particuliers/actualites/A14046