Editorial de Jacques Battistoni

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N°7

Notre problème, c’est le temps...

L’accès aux soins sera un des thèmes principaux de la campagne électorale. Les difficultés de nos concitoyens à la recherche d’un médecin traitant et l’inquiétude des élus locaux quand leur territoire perd ses médecins généralistes occupent les équipes de campagne des candidats qui cherchent des solutions. Pas toujours pertinentes, hélas ! Les médecins généralistes en activité sont en difficulté sous la pression des patients qui à juste titre exigent d’être pris en charge.


MG France fixe deux priorités destinées à limiter ces effets :

Pour les généralistes tentés de passer la main, il faut mieux rémunérer les actes complexes, éviter à tout prix les récriminations tatillonnes et souvent injustifiées des caisses de l’assurance maladie, et bien sûr faciliter et simplifier leur exercice. À ceux qui le souhaitent, il faut proposer de passer à la médecine générale avancée. Une pratique différente, avec des assistants médicaux sans conditions décourageantes, avec des infirmiers de santé publique et/ou de pratique avancée, avec l’accès à des locaux permettant le fonctionnement d’une véritable « équipe du médecin traitant », permettant de recevoir des internes en médecine générale. Et ainsi de rendre l’exercice de ceux qui le veulent à la fois plus confortable et plus attractif.

Pour MG France, ces solutions seront portées par la prochaine convention médicale,qui devra promouvoir les changements nécessaires : simplifier l’exercice, faciliter l’accès à un assistant médical, à une infirmière de santé publique, rendre possible une collaboration efficace entre infirmier de santé publique et médecin traitant. Il n’est pas acceptable de laisser à des parlementaires soumis à la pression des lobbys le soin de décider à notre place du champ de nos activités professionnelles. Le cadre conventionnel ouvre une négociation entre syndicats et assurance maladie. C’est la convention qui, demain, devra modéliser la collaboration entre professionnels de santé. Quoi qu’il en coûte !

Afin de négocier dans de bonnes conditions, il faut convaincre.
D’abord, convaincre les futurs décideurs et responsables politiques de la justesse des propositions détaillées plus haut, et de la nécessité d’un investissement significatif pour améliorer les conditions de travail des médecins traitants sur le territoire. Le soutien de nos patients, exprimé par la pétition en faveur de leur médecin traitant, contribue à cette prise de conscience. Ensuite, nous appuyer sur un consensus scientifique et professionnel en faveur d’un système de santé organisé. Enfin, négocier en position de force, en construisant un accord intersyndical et en prolongeant le dialogue instauré avec les autres professions de santé,puis en confrontant nos propositions avec celles de l’assurance maladie.

C’est dans ce but que nous avons rédigé les 20 recommandations que vous trouverez ici.

Elles auront d’autant plus de poids que vous en ferez la promotion autour de vous, pendant le débat électoral puis lors de la négociation conventionnelle, grâce notamment à la pétition que nous vous proposons. La crise démographique que traverse notre profession sera malheureusement durable. Elle appelle des solutions ambitieuses et une modification des pratiques. Pour cela il faut une volonté sans faille et des moyens conséquents.
Il convient donc, d’abord, de convaincre ! Soyez assurés que MG France s’y consacre totalement.
Jacques BATTISTONI, Président de MG France.