N° 83 - 13 juillet 2017
 

Edito à la Ministre

Je n’aime pas les procès d’intention et je me souviens des positions du Docteur Agnès Buzyn lorsqu’elle était à la tête de la HAS, avec un réel discours en faveur des soins primaires. J’ai donc peut-être un a priori favorable.

Je l’ai entendue en interview. Elle ne présentait pas la feuille de route de son ministère, mais déroulait quelques sujets portés par l’actualité. Et, c’est à peine croyable, au sujet des vaccins qui vont devenir obligatoires, elle a affirmé que pour faire l’indispensable travail de pédagogie, seul à même d’assurer la réussite de ce plan, elle aurait besoin des médecins. J’imagine qu’elle a compris que pour redonner confiance aux familles, de plus en plus nombreuses à être dans le doute, le rôle des acteurs du premier recours que sont les médecins, tant généralistes que pédiatres, était essentiel pour rassurer et convaincre. C’est bien, et c’est nouveau. Combien de ministres de la santé ont été capables de dérouler des plans pour la santé sans jamais citer le mot « médecin » !

Et ce n’est pas tout. Quant a été abordée l’évolution du prix du tabac, la ministre ne s’est pas attardée sur ce seul aspect, mais a voulu recentrer les choses sur le plan de la santé publique. Et du véritable objectif de cette mesure pour améliorer la santé de la population. Et elle a dit, clairement, que le rôle des médecins généralistes, vous avez bien lu, des médecins généralistes, était essentiel. Pour accompagner les fumeurs qui souhaitent arrêter. Pour informer et éduquer les plus jeunes en particulier, afin qu’ils ne se lancent pas dans cette toxicomanie !
Bon, deux annonces, ça ne fait pas une politique de santé. Mais c’est déjà un frémissement. Nouveau sinon inattendu !

Alors à la ministre j’ai envie de dire chiche ! Profitez d’un été qui s’annonce studieux pour écrire une politique de santé moderne qui devra s’articuler autour des soins primaires. Et à nous tous, médecins généralistes de ce pays, montrons-lui qu’elle n’a aucune raison de se montrer dubitative, que les médecins généralistes, si on reconnaît leur rôle et si on leur en donne les moyens, sont prêts à accompagner les mesures intelligentes qui leurs seront proposées.

Bernard Pledran

Que les anti-vaccins y pensent quelques secondes

Jean-Christophe Nogrette

Imaginons un instant que l’institut Pasteur mette au point le vaccin anti-SIDA efficace :
Quelques heures après sa mise sur le marché en officine, rupture de stock assurée, on peut parier !
Qui se priverait de pouvoir faire l’amour sans grand risque comme au bon vieux temps ?
Qui irait regarder s’il contient quelques microgrammes d’aluminium ?
Que les anti-vaccins y pensent quelques secondes …
Puis qu’ils regardent un enfant mourir d’une hépatite B fulminante. Jaune. Hagard.
Les vaccins sauvent des vies plus qu’ils n’en gâchent.
Comme la ceinture de sécurité.
La ceinture de sécurité est obligatoire depuis 1971 en France.
L’État intervient déjà dans la protection individuelle …

Mais ce n’est pas tout.
Outre cette dimension de protection individuelle, la vaccination de masse permet d’éradiquer des maladies.
Variole, Polio en sont les plus beaux exemples.
Ce but est atteint quand la couverture vaccinale de la population est très large.
La circulation “naturelle” de l’agent infectieux est interrompue, et son cycle reproductif aussi.
Cette notion nous ouvre à la dimension altruiste de la vaccination.
De nombreuses personnes, pour de vraies raisons pathologiques, ne peuvent pas être vaccinées.
Elles ne sont protégées que par la vaccination des autres !
Et dans ce cas, l’État est parfaitement fondé, au nom de la défense des plus faibles, à rendre des vaccins obligatoires.
C’est déjà le cas des personnels soignants, obligés de se faire vacciner contre la Tuberculose et contre l’Hépatite B, pour éviter qu’ils contaminent leurs patients.

Alors, même si la contrainte est toujours désagréable,
Comment contester à la ministre de la santé le droit de réfléchir à une obligation vaccinale plus étendue ?

 

Il est temps d'investir !

Jean-Christophe Calmes

Désert médical, accès aux soins, démographie médicale …

Des mots qu'on lit partout, des mots qui font peur, des mots qui font fuir nos jeunes confrères. 

Et pourtant… Avec 3,4 médecins /1000 habitants, la France n’est pas exactement un désert médical. Malgré une stagnation globale de ses effectifs, elle reste quand même dans la moyenne des pays de l’OCDE en termes de densité médicale. 

Mais si  le nombre total  de médecins en France apparaît assez stable, c'est particulièrement la spécialité Médecine Générale qui est en crise démographique, parce que moins choisie et moins exercée (-6 % de généralistes depuis 2007). Il faut donc se poser la question des conditions d’exercice de cette spécialité consacrée aux "soins primaires" (le "primary care" anglo-saxon).

Les Anglais, les Canadiens, les Belges sont moins bien lotis en termes démographiques que nous, et pourtant l’accès aux soins et les performances sont équivalents ou meilleurs !

La raison ? Les moyens.

L’investissement qui a été consenti dans ces pays sur les soins primaires a permis de rendre l'environnement du médecin beaucoup plus attractif et efficient.

Du coup, l'expertise du médecin généraliste apporte la vraie plus-value pour laquelle il est formé.   

Mais pendant ce temps-là,  la France  continue à dépenser beaucoup plus que les autres pays sur l’hôpital et beaucoup moins sur les soins primaires. Cherchez l'erreur !

Ce manque d’investissement sur les soins primaires se ressent dans l’efficience du système de soins français classé récemment à la quinzième place malgré  11 % de ses ressources consacrées aux soins. 

Ainsi, malgré la multitude de rapports parus, et expliquant, chiffres à l’appui, la nécessité d’investir sur les soins primaires, la France reste à la traîne.

Alors quelles solutions pour résoudre ces problèmes ?

Investir ! Donner les moyens aux généralistes d’exercer leur métier, de prendre en charge leurs patients chroniques de façon coordonnée, de répondre aux demandes de soins non programmées en libérant du temps médical, ce qui libérera les urgences hospitalières de 87 % de leur activité – une activité plus coûteuse en hôpital qu’en cabinet de ville, pour une même pathologie.

Nos voisins ont compris avant nous (ou peut-être après nous, mais leur temps de réaction est moins long) l’intérêt de dégager du temps médical. 

En Allemagne, en Suisse ou au Pays-Bas, la profession d’assistant médical s’est développée. 

En Angleterre et dans d’autres pays, ce sont les infirmières cliniciennes ou spécialisées en pratiques avancées qui renforcent l’accès aux soins en déchargeant le médecin généraliste d’une part de ses tâches, toujours en coordination avec lui. 

Pourtant, en France même, 400 équipes ASALEE démontrent tous les jours l’efficacité et le gain en termes d’efficience qu’un système de soins coordonnés autour de la fonction du médecin traitant peut produire. 

Mais développer ces modèles nécessite de l’argent. 

Avec 25 € par acte et des revenus parmi les plus faibles des professions médicales, les généralistes ne peuvent pas créer ces postes. 

 Il est temps d’investir. Il est temps de changer de siècle pour notre système de soins. 

Dégager du temps médical en déchargeant les médecins généralistes d’une grande partie de leur travail administratif, les aider dans l’accomplissement de leurs tâches médicales avec des personnels dédiés est une des solutions possibles, permettant rapidement de redonner à notre pays la sécurité sanitaire qu’il mérite.  MG France propose pour cela un forfait structure.

 

ASALEE : la collaboration en soins primaires

Sandrine Delamare

Le traditionnel 1/4h de consultation par patient se révèle souvent insuffisant lorsque nous nous trouvons face à des personnes souffrant de maladies chroniques. Entre le temps d’écoute, le moment de l’examen, la résolution d’un ou de plusieurs soucis aigus, la rédaction de des ordonnances et des éventuels courriers … Il ne reste que peu de temps pour aborder la  prévention ou l’éducation thérapeutique.

En France, 10 millions de personnes sont reconnues en ALD pour une ou plusieurs pathologies (un peu plus de 15 % de la population). Les rapports notamment de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) montrent le poids majeur des maladies chroniques en Europe, tant sur le plan sanitaire que financier (décès, soins, hospitalisations, retentissement sur l’emploi, pensions d’invalidité). En France, les soins relatifs aux patients en ALD représentent la moitié des dépenses totales de l’Assurance Maladie. 

Si la nécessité d’investir dans la prévention n’est plus à prouver, il faut donner des moyens aux professionnels de soins primaires afin que la prévention et l’éducation à la santé puissent se faire.

Le dispositif ASALEE est une réponse possible (Action de Santé Libérale en Équipe). Il s’agit d’un modèle d’organisation de soins primaires centré sur le binôme infirmier - médecin généraliste. L’infirmier est délégué à la santé publique et à l’éducation thérapeutique dans le cabinet du médecin généraliste. 

Une coopération de proximité s’instaure entre ces deux professionnels de santé autour des patients pour lesquels une éducation thérapeutique et/ou la mise en place d’actions de santé publique seraient utiles. Ainsi, l’infirmier ASALEE reçoit pendant 45 minutes des patients orientés par le médecin généraliste. Il peut évoquer avec eux les dépistages nationaux du cancer et il peut colliger les éléments de suivi de leurs pathologies chroniques (diabète, pathologies cardio-vasculaires, BPCO, troubles cognitifs). Sur dérogation du médecin, l’infirmier réalise des examens que nous n’avons pas toujours le temps de faire en consultation : test au mono-filament, ECG, index de pression systolique, Mini Mental State, spirométrie, etc.

Il s’agit d’une véritable collaboration où les échanges entre l’infirmier et le médecin permettent une amélioration des soins. Les dossiers des patients sont enrichis des éléments notés par l’infirmier et font l’objet de discussion avec le médecin dans des temps définis de coordination. 

S’inscrire dans un dispositif ASALEE permet aux médecins généralistes de retrouver un temps de consultation plus serein face aux patients porteurs de pathologies chroniques et de renforcer l’accompagnement de ces patients dans leur maladie avec l’aide de l’infirmier.  

MG France demande des moyens pour les professionnels de soins primaires car investir dans ces organisations de soins, c’est améliorer la santé de la population.

Pour informations : www.asalee.fr ou Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

Le frottis à taux plein

Florence Lapica

Enfin une reconnaissance de notre spécificité. Le cumul des honoraires de l'acte de prélèvement cervico-vaginal (JKHD001) avec ceux de la consultation est autorisé. Comme souvent, nous répondons à plusieurs demandes dans la même consultation.

Ce prélèvement est pris en charge une fois tous les trois ans, dans le cadre du dépistage du cancer du col utérin, après la réalisation de 2 frottis cervico-utérins annuels normaux chez les femmes de 25 à 65 ans, selon les recommandations de la HAS.

Cumul frottis et APC ( avis ponctuel consultant) : comment ça marche ?
L'avis ponctuel de consultant à 46€, (ancien C2) est un avis donné par un médecin correspondant à la demande explicite du médecin traitant. Le médecin correspondant, sollicité pour cet avis ponctuel de consultant, adresse au médecin traitant ses propositions thérapeutiques. Il s'engage à ne pas donner au patient de soins continus et à laisser au médecin traitant la charge de surveiller l'application de ses prescriptions.
Attention,le médecin consultant ne doit pas avoir reçu le patient dans les quatre mois précédant l'avis ponctuel de consultant et ne doit pas le revoir dans les quatre mois suivants.
Dans ce cas, l'acte technique est tarifé à 50 % de sa valeur.

Cumul frottis et MCG  : comment ça marche ?
Le médecin généraliste, secteur I, sollicité pour un avis ponctuel de consultant par le médecin traitant bénéficie d'une majoration de coordination de 5€ à partir du 1er juillet  applicable à la consultation. Il s'engage à adresser au médecin traitant ses conclusions et propositions thérapeutiques et de suivi.

2e Assises européennes du sport santé

 

Quelques mois après la mise en place de la prescription d'activité physique aux patients ALD, un point sur le dispositif, son organisation, son financement.

Plus d'infos : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

 

 

Osons la nomenclature !

Roger Bolliet

Kyste sébacé surinfecté.
Vous avez fait le diagnostic, ce n’est pas rare et comme vous le savez !
Le traitement initial est simple : on incise, on vide, on mèche.
Ordonnances d’antibiotiques et de soins locaux par IDE...

Vous savez faire. Oui, mais savez-vous coter ?

Vous y avez passé du temps, vous avez utilisé du matériel à usage unique.
Tout cela est coûteux.
Ouvrez votre plaquette “cotations pour le MG” , MGF en fait une très bien.
Rubrique CCAM (Classification Commune des Actes Médicaux)
QZJA009 si ce kyste est superficiel : 38,29€
QZJA011 s’il est profond, comme parfois dans le dos par exemple : 61,95€
Et en garde on n’oublie pas d’ajouter les modificateurs F(+ 19,06€),P(+ 35€) …

Pour un geste simple et rapide, c’est plutôt bien payé. Trop : NON !
Combien de fois avez-vous passé 3/4 d’heures à démêler les problèmes
compliqués d’un patient poly-pathologique, pour 25€ ?

Utiliser TOUTES les possibilités de cotations,
c’est valoriser votre pratique et votre métier !

 

 

 

 

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