N° 64 - 03 juin 2016
 

Faites des propositions, faites-en peu, mais faites les bonnes !

Bernard Pledran

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Il y en a un peu assez de faire des propositions. Depuis sa création, MG France est le syndicat qui fait des propositions. Dans la plupart des cas des propositions intéressantes, équilibrées entre l’intérêt des médecins, des patients et de l’assurance maladie. Sans démagogie et toujours avec le souci d’améliorer la qualité des soins.
Que ce soit l’organisation de la formation continue conventionnelle, l’option référent, l’organisation de la PDSA, la création de forfaits pour être au plus près des réalités de l’exercice, la création des maisons médicales de garde, celle des maisons de santé pluri professionnelles, le médecin traitant avec des missions bien définies, le médecin traitant de l’enfant, qui est une évidence, les mesures pour le sauvetage de l’ASV, la création d’un avantage spécial maternité, une meilleure protection sociale des médecins, MG France a été à l’origine, voir a été la cheville ouvrière de toutes ces propositions. Pour n’en citer que quelques unes.
Mais pour chacune d’entre elles, il a fallu se battre pour les faire admettre, pour les faire entrer dans la réalité. Et une fois que cela a été fait, tous nos amis des autres syndicats ont été, la plupart du temps, d’accord pour dire que l’idée était bonne. Et n’ont pas hésité à s’en attribuer les mérites.
Mais aujourd’hui, où en est-on ?
Sur la formation professionnelle : c’est l’Etat qui a détruit un dispositif qui fonctionnait bien pour le transformer en « machin » offert aux officines commerciales, le DPC.
L’option médecin référent a été détruite par un syndicat de médecins qui essaie aujourd’hui de faire croire qu’il défend les généralistes. Mais le forfait de 45 euros par patient était une réalité, alors qu’aujourd’hui nous devons nous battre pour essayer d’augmenter un forfait de  seulement 5 euros !
Il a fallu se battre aussi pour faire entrer dans les faits le médecin traitant de l’enfant, alors que dans la réalité plus de 90 % des enfants sont suivis par un médecin généraliste. Il ne faut pas faire de peine aux pédiatres, qui voient régulièrement à peine 8 % de nos chères têtes blondes !
Je ne vais pas m’étendre sur l’ASV, dont un président de caisse de retraite, urologue retraité secteur 2, avait décidé la mort, alors que c’est le système de retraite le plus performant au monde pour les médecins conventionnés en secteur 1 qui ne paient que le tiers des cotisations qu’ils encaisseront en retour.
Faut-il poursuivre cette énumération ?
Il serait temps que les médecins généralistes de ce pays se rendent compte qu’en travaillant deux fois plus que les autres spécialistes, en faisant un métier qui est devenu plus technique, plus complexe, ils ont un revenu inférieur de 49 %.
Il serait temps que les médecins généralistes de ce pays analysent objectivement et froidement le discours « on est tous docteurs, on est une grande communauté » qui aboutit systématiquement au même résultat. Que ma maman, toujours soucieuse de bienséance, m’interdit de qualifier ici !
Les conséquences de cet état de fait, nous les voyons aujourd’hui dans nos cabinets : un métier trop dur, trop chronophage, sans moyens pour s’organiser correctement, qui détourne les jeunes de l’exercice libéral. Les « maires de France », réunis en congrès il y a peu réalisent aujourd’hui que l’incurie des gouvernants nous conduit à la catastrophe. Qu’ils assument ! Ils ont aussi leur part de responsabilité.
Quant à nous, médecins généralistes, il est temps de réaliser, qu’à l’instar de ce qui existe dans d’autres pays, seul un syndicat mono catégoriel puissant sera à même de les défendre.
Prenons en acte et venez nous rejoindre au congrès de MG France les 10 et 11 juin prochain.

polsante.jpgProtection sociale des libéraux : notoirement insuffisante !

Florence Lapica

Le modèle récent du PTMG (Praticien Territorial de Médecine Générale) proposé aux jeunes médecins généralistes installés en zone prioritaire doit être étendu et développé. Il permet de bénéficier d’indemnités versées par l’assurance maladie (et non par la CARMF) à partir du 7e jour en cas d’arrêt maladie ainsi que d’un avantage social maternité (ASM).

L’ASM généralisé, adopté par la loi de santé en janvier, est une mesure simple qui doit être mise en place rapidement. Ses aspects pratiques sont évoqués dans la négociation conventionnelle actuelle. Son coût est en fait très faible car, de toute évidence, le nombre de femmes en âge de procréer est restreint par rapport au nombre de médecins installés. Est-il acceptable de différencier les bébés des femmes médecins en secteur 1 des bébés de celles en secteur 2, avec des médecins mieux payés que d’autres ? Non, bien sûr !
Il est temps, en 2016, d’envisager une couverture maladie commune à tous les médecins, hommes et femmes. Tous attendent une protection sociale correcte. Comment accepter que les indemnités journalières (IJ) soient versées seulement au 90e jour d’arrêt ? Les médecins attendent que ces  IJ soient payées par l’assurance maladie à partir du 4e jour, comme c’est le cas pour leurs confrères salariés.  Il faut plus d’équité pour attirer les jeunes vers l’installation en libéral.
Il est temps que les médecins libéraux bénéficient comme tous leurs homologues salariés d’une protection Accident du Travail. Actuellement, ils peuvent souscrire des assurances volontaires qui couvrent les frais, les dépenses à 100%, mais n’ouvrent pas droit aux IJ ! Elles ne couvrent pas davantage un accident de travail qui surviendrait pendant la permanence des soins, qui constitue pourtant une mission de service public !
La protection sociale des médecins exerçant en libéral est notoirement insuffisante. Ce grave dysfonctionnement détourne les jeunes de ce mode d'exercice et contribue ainsi à la non installation des jeunes.

profession.jpgRémunérer les protocoles de coopération : chiche ?

Teddy Bourdet

Dans le cadre de la négociation conventionnelle en cours entre syndicats médicaux et assurance-maladie, chacun veut obtenir une part d’avantages supplémentaires. Le filon est ténu, puisque vraisemblablement un seul milliard est sur la table pour toutes les spécialités confondues, alors qu'il en faudrait au moins 2,4 par an rien que pour valoriser la médecine générale ! Dans ce contexte, comment financer les pratiques avancées ? Les ophtalmologistes réclament le financement des orthoptistes travaillant dans leur cabinet. A la bonne heure : les généralistes demandent la même chose pour des assistants médicaux !

Les ophtalmologistes, pour pallier le déficit d'accès aux soins oculaires, emploient des orthoptistes, qui, en pratique avancée, les aident dans leurs consultations quotidiennes. Ils réclament le financement conventionnel de ces « salariés » pour cette aide.
Depuis des lustres, les généralistes demandent des moyens pour organiser leur activité. Le but est de permettre au médecin de se centrer sur sa mission première : les soins, qu’ils soient préventifs ou curatifs. Pour soigner, en se centrant sur les besoins propres du patient, il nous faut bien plus qu’un diagnostic médical appris à l’hôpital.
L’évolution de la médecine est ainsi : nous avons besoin de personnel dans les cabinets médicaux pour l'accueil, le secrétariat, la gestion de dossiers, la gestion des impayés, la téléphonie et l'informatique, ou encore un coordonnateur. Mais aussi pour nous aider dans l’éducation thérapeutique du patient ou encore améliorer les prises en charge sociales, en lien avec les travailleurs sociaux. Et pourquoi pas des orthoptistes en médecine générale pour nous aider au suivi de fond d'œil avec rétinographe ?  Les maisons de santé, les groupements de professionnels, ou encore Asalée (Action de santé libérale en équipe) ont mis en musique la coopération médecin-infirmier(e), dans un réel partenariat pour contribuer à une prise en charge optimale des patients, en termes de prévention, de repérage, de diagnostic et d'éducation thérapeutique.
Chiche ! Comme les ophtalmos, finançons dans chaque cabinet de généralistes des assistants, avec les compétences adaptées selon les besoins de chaque territoire. Structurons notre exercice de proximité pour tous les généralistes. Cela coûtera plus d'un milliard, la première année, pour sûr. Mais au final, un système organisé, basé sur les soins primaires, est bien plus efficient pour la société et il sera de plus accessible et adapté aux besoins du patient. Bien moins coûteux que l’hôpital, qui dit garder sa place, essentielle, mais pas en soins primaires. L’enjeu est politique, et pas seulement conventionnel.
Invitons la ministre de la Santé à œuvrer pour de l'emploi durable dans nos cabinets. De l’emploi non délocalisable. Œuvrez pour une meilleure qualité d'exercice. Seule garantie d'installation des jeunes générations.

metier_mte.jpgMédecin traitant de l'enfant : l'équité ici aussi

Isabelle Leclair

La MPJ (5 euros) doit être applicable par tous les MG comme elle l’est par les autres spécialistes. Elle doit être aussi applicable jusqu’à l’âge de 16 ans. C’est de nouveau le principe de l’équité qui doit prévaloir.

CS+MPJ= 30 euros
CS+MPJ+FPE à 8 jours, 9 mois, 24 mois et tous les ans jusqu’à 16 ans en dépistage.
Pour le médecin généraliste, le médecin traitant de l’enfant (MTE) c’est la reconnaissance de ce qu’il fait déjà. On remet simplement au grand jour la réalité des pratiques et comme la démographie des pédiatres en ville s’étiole, on peut même imaginer une consultation annuelle de synthèse pour les enfants jusqu’à 16 ans, afin de réaliser un vrai suivi de santé publique. Il faut intégrer cet acte spécifique dans les campagnes de santé publique, comme la prévention des risques de surpoids et d’obésité. Mais qui dit acte à contenu dédié dit accompagnement conventionnel et formation des médecins généralistes au dépistage. Il faudra être cohérent sur ce point.
Nous avons souvent bénéficié de formations spécifiques sur des thématiques de santé publique. L’accompagnement conventionnel pourrait avoir ce contenu spécifique. Il ne pourra cependant pas être organisé rapidement pour tous les médecins généralistes. On ne pourra pas réserver la rémunération aux seuls médecins qui auraient fait ces formations.
MG France a proposé d’en faire des nouveaux indicateurs de la Rémunération sur objectif de santé publique (ROSP), portant notamment sur l’obésité et la vaccination. Pourquoi dès lors exclure cette frange de la population de la ROSP et donc de l’amélioration des pratiques ?
La ROSP sera-t-elle applicable et calculée sur l’ensemble de la patientèle ou sur deux patientèles, les adultes et les enfants ? MG France sera attentif au mode de calcul. Car il ne peut être question de voir la ROSP diminuer.

 

metier_demo.jpgDémographie : gouverner c'est aussi prévoir

Jean-Christophe Nogrette

Les chiffres, les tableaux, les colonnes sur la démographie médicale nous disent qu’il y a en France plus de médecins que jamais. Mais alors pourquoi parle-t-on de déserts médicaux ?

C’est simple : une moitié de médecins exerce comme salariés en établissements. Leur nombre est en hausse. L’autre moitié rassemble les libéraux. Ils sont en baisse. À la marge, se trouvent les praticiens en exercices mixtes. Les libéraux voient leurs rangs gonfler de spécialistes d’organes ou techniques. A l’opposé, les médecins généralistes sont de moins en moins nombreux en libéral.
En dix ans, de 2006 à 2016, le nombre total de généralistes est passé de 97 012 à 88 886, vient de nous confirmer l’Ordre des médecins. Concrètement, entre 2011 et 2016, la France a vu le nombre de médecins généralistes libéraux exclusifs baisser de 5000, soit - 1,7 %.  Un rythme annuel de baisse d’effectif de - 2 %, avec des projections pouvant aller jusqu’à – 3 % pour les années à venir, se traduit par une perte de 1500 médecins généralistes par an !
Il reste 52 000 médecins généralistes libéraux à ce jour dans notre pays. Il pourrait n’en rester que 45 000 à l’horizon 2021 ! De quoi parler de déserts médicaux.
Les plans et les mesures se sont succédés, mais à quoi sert la démographie, sinon à permettre d’étudier ce type d’évolution pour en évaluer les conséquences et pour pouvoir s’y préparer.
“Gouverner c’est prévoir !” Cette citation mondialement connue, du journaliste parisien du 19ème siècle, Émile de Girardin, n’a pas dû arriver aux oreilles des énarques qui nous gouvernent. Ils voient baisser le nombre de “pivots du système de santé” et font de beaux discours. Mais où sont donc les mesures qui permettent réellement d’enrayer cette tendance à la raréfaction des médecins généralistes ? Car les meilleurs connaisseurs du système de santé savent bien que des questions aussi cruciales que l’accès aux soins, le maintien à domicile des anciens ou encore la prévention en santé trouvent leur solution dans le champ de la médecine générale. C’est dans ce dernier qu’il faut investir si l’on veut améliorer l’état de santé des Français.
Le différentiel de revenus entre MG et autres spécialistes est défavorable à notre spécialité. Il est la cause principale de sa raréfaction, c’est l’évidence. Si on ne veut plus de médecins généralistes en France en haut lieu, qu’on nous le dise ! Le même Girardin disait encore : « Il semble que la bureaucratie ait, en France, pour unique fonction de ne rien faire et de tout empêcher. Si tel est en effet son rôle, il faut convenir qu'elle le remplit d'une façon irréprochable.”
Rien ne semble avoir vraiment changé au 21ème siècle !

pratique_2.jpgQui cote à 25 euros ?

Isabelle Leclair

Nous sommes au moins 1/4 à pratiquer la « désobéissance » conventionnelle, soit à pratiquer le C à 25 euros. La plupart d’entre nous le fait depuis le mois de janvier 2016 et certains depuis plus d’un an. Les courriers recommandés des caisses départementales via les cabinets médicaux affluent aux bureaux de MG France qui, fidèle à ses engagements, vous aide et vous soutient.

Si vous ne l’avez pas encore fait parce que vous n’osez pas vous engager dans cette démarche, dites-vous que vous n’êtes pas seuls. Dites-vous aussi que vous n’avez pas à vous plier à des règles injustes, inégalitaires, discriminantes !
Et si vous trouvez que la facturation de cette cotation est trop compliquée, allez sur le lien suivant, vous y trouverez un pas à pas pour chaque logiciel médical :
http://www.mgfrance.org/index.php/services/questions-reponses/1292-tout-savoir-sur-la-cs-de
Et si vous n’avez pas « besoin » de ces 2 euros supplémentaires, faites-le pour la médecine générale.
C + DE = 25 euros

 

congres.jpg7ème congrès national de MG France : le rendez-vous des médecins généralistes

Vous tous, médecins généralistes passionnés par votre métier, venez échanger entre professionnels, interpeller les autorités en charge de la santé, imaginer des avancées pour notre profession en pleine mutation, proposer votre vision du métier et ce que vous en attendez.

Ce congrès est une occasion de croiser les expériences des villes, des campagnes. Une occasion également de comparer les envies des anciens à celles des plus jeunes. Alors que la négociation conventionnelle bat son plein, venez démontrer l’unité et la détermination des généralistes.
 

 

Au 7ème Congrès National de MG France :
“DESSINE-MOI LA MÉDECINE GÉNÉRALE DE DEMAIN “
GRENOBLE / 10-11 JUIN 2016


 

Des temps pour les débats et des moments de détente, des temps heureux pour les enfants à la halte-garderie créée pour la circonstance afin de libérer leurs parents !
Le programme est disponible sur MG France dès maintenant.
Il est encore temps de s’inscrire ! En allant sur http://congres-mgfrance-2016.insight-outside.fr/

A bientôt à Grenoble !

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Maladies éruptives de l’enfant :

Les connaissez-vous toutes ? Elles sont au nombre de 10. Le site urgenceshsj vous permet de revenir sur leurs particularités.
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Un quart de médecins généralistes libéraux en moins entre 2007 et 2025.

Ils étaient 64 778 à exercer en libéral ou mixte en 2007. Ils sont 56 347 aujourd’hui. Ils ne seront plus que 47 916 en 2025. La désaffection pour le métier de généraliste en libéral se poursuit ! Il est urgent de prendre des mesures pour renverser cette courbe !


 

 

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