Prescription réservée : il faut remettre ce système à plat.

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Prescription réservée : il faut remettre ce système à plat.

Le nalmefène (Selincro*) est un médicament destiné à diminuer l’appétence pour l’alcool. Les pouvoirs publics avaient envisagé d’en réserver la prescription aux " spécialistes des addictions".

MG France s’est rapidement élevé contre cette attitude en rappelant que les médecins généralistes gèrent la grande majorité des problématiques liées à l’alcool : en 2013, 95% des prescriptions d'Acamprosate et 85% des prescriptions de Baclofène (médicaments du sevrage alcoolique) sont faites par les généralistes**.

Madame Marisol Touraine, ministre de la Santé, en réponse à une question orale à l’Assemblée Nationale mercredi 26 février, a confirmé que la prescription de nalmeféne sera accessible aux médecins généralistes. Elle a justifié sa position en soulignant le rôle majeur de ces derniers dans la prise en charge des malades de l’alcool.


MG France se félicite de voir la ministre de la Santé reconnaître la place éminente des généralistes auprès de ces malades.
MG France rappelle cependant que la prescription d’aérosols en cas d’asthme est toujours limitée aux pneumologues et aux pédiatres, restreignant ainsi l’accès des patients à ces traitements en cas d’urgence.


MG France regrette que lors de la survenue d’effets indésirables ou d’accidents lors de la prise d’un médicament, la première réaction des pouvoirs publics soit toujours d’en interdire la prescription aux médecins généralistes. L'affaire des pilules dites de 3ème génération illustre malheureusement cette tendance : il avait été proposé initialement d’en interdire la prescription aux médecins généralistes, alors que la majorité des prescriptions étaient établies par les gynécologues !


Plus récemment le Soriatane*, médicament utilisé pour traiter les psoriasis sévères, a attiré l’attention des autorités du médicament pour sa toxicité en cas de grossesse. Parmi les mesures proposées pour réduire les risques, une nouvelle restriction d’indication est imposée pour la primo prescription en la réservant à la dermatologie. Cette stratégie pourrait avantageusement être remplacée par un programme d’accompagnement de la prescription, comme cela a été fait pour l’Isotrétinoine (Roaccutane).


MG France demande une plus juste appréciation des domaines de compétence des médecins généralistes, comme vient de le faire avec courage la ministre de la Santé, pour que cesse le scandale des prescriptions réservées non justifiées.

** source IMS

Mots-clés : prescription réservée, primo prescription, effets indésirables

 

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Référence du communiqué de presse : N° 304 (à rappeler en cas de demande d'info complémentaire)