Congrès annuel du Collège de la Médecine Générale : une absence remarquée

Très attendue par plus de 1000 généralistes dans un amphithéâtre bondé du Palais des Congrès, à Paris, pour l’ouverture du congrès annuel du Collège de la Médecine Générale (CMG), la ministre de la Santé a décliné l’invitation. La récente grogne des généralistes, particulièrement remontés contre la loi de Santé en débat au Parlement, n’est pas étrangère à cette désaffection, même si le gouvernement pouvait justifier les absences des ministres de tutelle par la proximité des élections départementales.

La salle comble – pas un fauteuil n’était vide – attendait le moment du discours du Pr. Pierre-Louis Druais (photo), qui savait depuis la veille de l’ouverture du congrès du CMG qu’il préside qu’aucun des deux ministres de tutelle – Affaires sociales et Santé, Enseignement et Recherche – ne viendrait pour l’ouverture officielle d’une manifestation qui fait désormais référence dans l’univers de la médecine générale. Non sans une pointe d’humour, le président s’est adressé à la ministre absente en reprenant les mêmes propos qu’il lui adressait il y a tout juste un an, lors du précédent congrès du Collège. « Aujourd’hui, l’absence de la ministre nous interroge, notamment en cette période agitée où la médecine générale s’interroge », a poursuivi Pierre-Louis Druais, en soulignant combien les 3500 professionnels membres du collège de la médecine générale réunis pour la 9ème édition de leur congrès ne pouvaient qu’être désolés de ce manque de représentation des autorités en charge de la santé pour cet évènement.

Au-delà d’une déception bien compréhensible, le président du CMG a rappelé que des propositions concrètes pour l’avenir ont été présentées à la ministre en charge du dossier, résumées en 12 points pour permettre à Mme Touraine de réussir le « virage ambulatoire » qu’elle a appelé de ses vœux dans son projet de loi pour la santé. « Aujourd’hui certains points du rapport remis à la ministre sont inscrits dans la loi, mais le compte n’y est pas ! », a ajouté le Pr. Druais. «La lisibilité de la place de la médecine générale, son équité de traitement nous semblent loin d’être évidente ». Le constat se double d’un avertissement à l’adresse de la ministre absente ce jeudi matin : « Vous devez savoir que les fantaisies pseudo argumentées qui circulent sur les spécialités de premier recours traduisent surtout pour nous une totale ignorance et une parfaite négation de tout le travail effectué. Une ignorance consternante de ce qu’est la médecine générale, une négation globale de tout ce que contient notre rapport ! » Un message on ne peut plus clair dans l’attente des réponses ministérielles à venir quant au sort qui sera réservé à la médecine générale exercée par les futures générations. « Madame la ministre, la ministre générale est belle. Ne la désespérez pas », a conclu le président du CMG.

Responsabilité majeure des généralistes

Dans le même esprit, le président de l’Ordre des Médecins, Patrick Bouet (photo), par ailleurs généraliste en Seine-Saint-Denis, a rappelé la place du médecin du premier recours dans notre système de santé, son importance dans l’organisation des soins comme pour les parcours des patients. Sur un air de « Madame la ministre j’aurais aimé vous dire », le président du CNOM a souligné qu’il ne peut y avoir de santé sans médecins, et pas davantage de « virage ambulatoire sans que la médecine générale ne soit reconnue, validée, renforcée », sans que l’on reconnaisse « la responsabilité majeure des médecins généralistes dans l’organisation générale des soins ». « Parler  de parcours de soins, c’est parler de la place de la médecine générale et de l’équilibre entre l’ensemble des acteurs, qui nécessite des médecins généralistes pleinement reconnus dans leur exercice. Il ne suffit pas d’ordonner que les gens se parlent et se coordonnent, encore faut-il qu’il y ait des coordonnateurs », a ajouté Patrick Bouet à l’adresse de la ministre, en l’invitant à écouter les jeunes générations et à prendre en compte leurs aspirations.

« Il n’y pas d’évolution du système de santé sans que les coopérations entre les acteurs de ce système ne soient connues, reconnues et sanctuarisées », a poursuivi le président de l’Ordre, en invitant les pouvoirs publics au dialogue plutôt qu’à imposer des vues que ne partagent pas les médecins. « Nous ne devons pas chercher la confrontation, mais plutôt le partage d’un enthousiasme commun qui nous porte les uns et les autres à vouloir faire évoluer notre système de santé ». Le texte de la loi de santé en débat au Parlement ne recueillant pas de consensus dans les rangs du corps médical, il a invité la ministre à entendre les professionnels de santé. « Il faut que ce texte évolue, les médecins généralistes veulent que les choses changent et ne veulent pas que la place du médecin soit remise en cause dans l’ensemble de ce système ». En conclusion, le président de l’Ordre des Médecins a fait savoir qu’il ne cèdera rien sur la place et le rôle du médecin dans notre société comme sur la sécurité des patients. A deux semaines d’une manifestation qui a réuni quelque 40 000 professionnels de santé dans les rues de Paris, les avertissements lancés par les représentants de la médecine générale sont on ne peut plus clair. A la ministre de la Santé d’en tirer les conséquences.

JJC

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