Claude Leicher : "Pas de virage ambulatoire sans les généralistes"

Après l'appel à fermeture le 6 février des cabinets médicaux des médecins généralistes, MG France invite ces derniers à un nouveau mouvement de fermeture pour le 19 mars prochain, à quelques jours de l'échéance électorale pour les futurs départements. Le syndicat des généralistes s'associera à la manifestation du 15 mars prochain. Le point sur la rencontre des quatre structures du Front Généralistes réunies à Paris jeudi 6 février.

Quatre des six organisations de médecins généralistes composant le collectif initié par MG France le 20 novembre 2014 ont fait le point sur les actions en cours, sur leurs revendications et attentes face à la future loi de Santé pour laquelle la ministre de la Santé à récemment installé quelque 6 groupes de travail. Autour de la table, les présidents ou représentants de MG France, de la Fédération des médecins de France (FMF), du Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG), et du Syndicat national des enseignants en médecine générale (SNEMG). Tous ont unanimement confirmé leur participation à la future manifestation du 15 mars, initiée par l'Intersyndicat national des internes (Isni) et l'Intersyndicat national des chefs de clinique assistants (ISNCCA).

"Le 15 mars, MG France se mettra en ordre de bataille derrière l'Isni et l'INSCCA, a souligné Claude Leicher. Pour le président de MG France, le mouvement lancé le 23 décembre dernier par un premier appel à la grève des médecins, qui s'est poursuivie entre les fêtes pour être relancée dès le 6 janvier, ne faiblira pas. "Nous sommes extrèmement concentrés sur le fait que la période actuelle ne peut pas se terminer sans que l'on s'occupe des problèmes de la médecine générale. Le gouvernement, de droite ou de gauche, ne peut pas organiser le "virage ambulatoire" s'il n'y a pas de médecin généraliste auprès de la population."

Une attaque contre le secteur 1

Aussi le syndicat des généraliste invite-t-il les médecins du premier recours à une nouvelle fermeture de leur cabinet médical le 19 mars prochain. Cette décision est motivée par le schéma de la future négociation tarifaire tel qu'il a été présenté par Nicolas Revel, le directeur de la CNAMTS, lors de l'ouverture de la dernière réunion de la Commission Paritaire Nationale (CPN). Selon ce même directeur les élections aux URPS se tiendront au dernier trimestre de cette année et une enquête de représentativité aura lieu début 2016, enquête qui prendra entre un mois et un mois et demi. S'en suivra une négociation - de quelques semaines qui s'achèvera par l'envoi d'un projet d'avenant à l'ensemble des syndicats, avant approbation par la ministre de la Santé. "Il faudra ensuite 6 mois pour un délai d'application, note Claude Leicher. Tout cela nécessitera au moins 9 mois entre la fin de la conclusion d'un accord et l'application sur le terrain."

"Cela veut dire que la mise en oeuvre d'un tel accord ne pourrait pas intervenir avant fin 2016, début 2017, qui sera l'année d'une autre échéance électorale, poursuit le président de MG France. L'idée que nous allons passer un quinquennat avec un secteur 1 sacrifié sur l'autel des "économies" est une option politique extrèmement grave que nous ne pouvons pas accepter. Cela signifie que le président de la République et son gouvernement renoncent à défendre le secteur 1, secteur où sont enfermés 94 % des médecins généralistes. Nous attirons le Président de la République sur le risque politique qu'il prend dans cette attaque contre le secteur 1."

Abbroger la loi sur le DPC

Le second sujet qui motive la future grève des généralistes a trait à la formation continue, au DPC désormais limité à une journée par an et par médecin traitant. "Il n'est pas possible de voir la FMC réduite à une journée par an, précise encore Claude Leicher. Ce DPC est génétiquement mal né. Il faut abbroger la loi sur le DPC, inscrite dans la loi HPST, qui a inventé un DPC dans les mains de l'Etat". Enfin, la question du rattrapage de l'honoraire de la consultation du généraliste au même niveau que celui des autres spécialités, à 25 euros, "simple mesure d'équité", figure également au nombre des revendications permanentes du syndicat.

Dernier motif de la contestation, qui vient de s'inscrire dans l'actualité, la toute dernière discrimination à l'encontre des généraliste, relative cette fois à la prescription du traitement de l'acnée : l'ANSM envisage à cet égard une mesure d'interdiction de prescription d'un traitement de l'acnée envers les médecins généralistes. "Ce n'est pas acceptable et en plus cela ne règlera pas le problème, note Claude Leicher. Nous avons fait une proposition à la Direction Générale de la Santé de prendre une mesure de sécurité, par une collaboration entre médecins, pharmaciens et bilogistes autour de ce traitement. Nous entendons faire valoir cette solution qui pourrait ensuite être étendue à tous les traitements relevant d'une prescription réservée, afin d'éviter à l'avenir de désigner une sorte de "coupable virtuel" qui n'est pour rien dans cette affaire."

Au total, le syndicat des généralistes invite à la fermeture les cabinets médicaux le 19 mars prochain, la veille des élections départementales. "Nous expliquerons aux élus quelles sont les villes qui n'auront plus de médecins traitants dans les années à venir. Nous appelons le gouvernement à prendre la mesure de la catastrophe sanitaire qui se prépare", conclut le président de MG France.

JJC

Verbatims :

"Nous demandons le report de cette loi et un moratoire de façon à ce que l'on ait le temps d'établir une véritable loi qui soit une véritable réforme du système de santé, a commenté de son côté le président de la FMF, Jean-Paul Hamon. Car nous en avons besoin. Le système de santé des Français a besoin d'être réorganisé. Après deux ans de surdité gravissime, le ministère de la Santé entendra-t-il les médecins. Il faut redonner des moyens aux médecins libéraux, organiser le système de soins, donner des moyens aux médecins de proximité, qu'ils soient généralistes ou spécialistes correspondants, éduquer le patient au bon usage de l'hôpital, dégager des marges pour revaloriser la médecine de proximité. On peut toujours nous dire que nous sommes les pivots du système, mais rien n'est fait."

"Nous demandons également des moyens supplémentaires pour la formation des internes en médecine générale, a précisé Théo Combes, président du SNJMG. Des moyens également pour la FMC. 2014 a été l'année du fiasco complet du DPC : nous demandons 10 jours de formation indemnisés par an pour le médecin généraliste, pour un métier exigeant, complexe, avec un champ de compétences théorique et pratique très vaste. Nous appelons au rattrappage des honoraires du généraliste, à cette équité entre la médecine générale et les autres spécialités. L'attribution de la Majoration Provisoire Clinique (MPC) qui va faire passer la consultation à 25 euros, doit être accordée, tout comme la majoration pour coordination, de 3 euros. De plus, il s'agit d'organiser le parcours de soins du patient, pour rendre le système de santé plus efficient, réaliser des économies. Car le recours anarchique aux soins secondaires ou tertiaires est à  l'origine d'une fragmentation du système de soins."

 

 

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