Grève des médecins : Marisol Touraine persiste, les professionnels poursuivent

Interrogée mardi 6 janvier sur BMF TV, la ministre de la Santé a fait savoir qu'elle présenterait son projet de loi en avril prochain au Parlement. Elle a confirmé qu'elle maintenait le projet de généralisation du tiers payant sans pour autant répondre aux demandes de revalorisation des honoraires des médecins généralistes. Elle a également confirmé qu'elle entendait confier les vaccinations à d'autres professionnels de santé que les médecins traitants. Le président de MG France lui répond.

Marisol Touraine persiste et signe, malgré la montée du mécontentement et de l'exaspération dans les rangs des médecins, appelés ce mardi 6 janvier par MG France et la FMF à se mettre en grève une nouvelle fois. "Le président de la République a dit que le tiers payant est une avancée pour les patients", a rappelé la ministre de la santé, en soulignant que la France était une exception en Europe et que ce tiers payant constituait "une recommandation de l'Organisation Mondiale de la Santé" pour favoriser l'accès aux soins. "Je veux que la médecine de proximité, la médecine générale, la médecine libérale soit renforcée par rapport à l'hôpital, qui n'a pas à tout faire", a ajouté la ministre en indiquant que des discussions étaient en cours entre l'assurance-maladie et les mutuelles "pour arriver à une système le plus simple possible"."Ma volonté est de faire simple. Personne a intérêt à la complexité", a noté Marisol Touraine, en demeurant assez floue sur les modalités de réglement de ce tiers payant : un payeur unique pour les mutuelles ou un accord avec l'assurance-maladie ?

Plus largement, la ministre de la Santé a refusé de répondre favorablement aux demandes de revalorisation de l'acte de consultation, renouvellées depuis des mois par MG France qui considère qu'il y a en la matière une discrimination tarifaire inacceptable pour les généralistes. Une nouvelle fois, Mme Touraine a avancé que pour le prix d'une consultation (à 23 euros), l'assurance-maladie verse en plus 8 euros aux médecins généralistes, sous forme de divers forfaits ou de rémunération sur objectif de santé publique (ROSP). "Depuis deux ans et demi que je suis aux affaires, la rémunération des médecins a augmenté de plus de 10 %", a souligné la ministre, en refusant de répondre à la question du blocage des prix de la visite ou des indemnités kilométriques, voire au différentiel dans la répartition des honoraires entre généralistes et spécialistes depuis 20 ans (Entre 2005 et 2013, l'effort de la collectivité sur les honoraires des médecins a été réparti comme suit : 29 % de l'augmentation est allée aux généralistes et 71 % aux spécialistes, alors qu'ils sont à égalité en termes d'effectifs).

Aux yeux de la ministre, la situation faite actuellement aux médecins généralistes n'est pas la cause des difficultés vécues par ces derniers ni de la faible appétence des jeunes générations de médecins à choisir la spécialité de médecine générale. "Il y a un bouleversement du métier qui provoque des crispations", estime Marisol Touraine qui confiera demeurer "attentive à ce que l'on forme plus de médecins et qu'ils aillent s'installer là où l'on en a le plus besoin". "Le vrai problème n'est pas ne nombre, mais le lieu d'installation des médecins. Il y a des quartiers de centre ville où il n'y a pas de difficultés", a-t-elle encore ajouté. Les habitants de Paris, qui manquent cruellement de généralistes, comme ceux de diverses villes de banlieues apprécieront.

Quelques heures avant de rencontrer les syndicats médicaux, dont MG France, la ministre de la Santé a, une nouvelle fois, tenté de déminer une situation pour le moins explosive, sans toutefois apporter de réelles réponses au malaise exprimé par les médecins des soins primaires. Si ce n'est de botter en touche par un renvoi aux débats parlementaires autour de sa future loi de santé. A suivre.

JJC

Claude Leicher : "Nous sommes dans une impasse complète"

"Aujourd'hui c'est à Marisol Touraine de retracer la ligne politique où elle veut conduire la santé", a répondu le président de MG France lors d'une conférence de presse ce mardi 6 janvier. "Nous ne voyons pas la route, ni le plan où elle veut nous mener. Nous constatons simplement que le premier recours, auquel la ministre de la santé fait référence, est en panne. Nous sommes dans une impasse complète."

Sur le projet d'un tiers payant généralisé, qui cristallise la colère des autres syndicats, les dirigeants de MG-France ne se disent pas opposés au dispositif, mais veulent "une praticabilité simple". Le syndicat des généralistes a maintes fois rappelé sa préférence pour un système simple, garanti et organisé à partir d'un seul payeur.

Plus de la moitié des cabinets sont fermés et la grève des gardes se poursuit, a fait savoir Jacques Battistoni, secrétaire général de MG-France, à l'initiative de cette "journée sans cabinet". "Notre mouvement n'est pas contre la loi santé, le problème essentiel c'est la disparition lente de la médecine générale", a résumé le président du syndicat, Claude Leicher, lors d'une conférence de presse à Aubervilliers, en Seine-Sainte-Denis, un département qui illustre "la désertification" territoriale avec 58 médecins pour 100.000 habitants.

En réponse à Marisol Touraine sur la question des augmentations de rémunérations des médecins depuis 2012, Claude Leicher récuse toute notion de "primes", données aux médecins en plus de leurs honoraires de consultation, auxquelles la ministre a fait référence pour justifier le blocage des honoraires des médecins généralistes. "Il s'agit simplement d'un travail supplémentaire qui a été demandé aux généralistes et pour lequel ils sont rémunérés", a-t-il expliqué. De même, sur la question du paiement des feuilles de soins électronique mentionné par Mme Touraine, le président de MG France estime que le système des FSE constitue "un service considérable rendu à l'assurance-maladie".

"Ce gouvernement veut améliorer l'accès aux soins. Mais cet accès aux soins passe par les généralistes. Il n'est plus possible de continuer à pénaliser les médecins généralistes qui sont majoritairement en secteur 1 et dont les honoraires n'évoluent plus. Nous sommes dans une progressivité de notre mouvement pour dire aux politiques que cela suffit", a conclu Claude Leicher.

MG France se dit prêt à "poursuivre et amplifier" la grève administrative lancée en ce début d'année.

JJC avec AFP

 

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