IPA: la panacée ?

Le nombre de MG diminue. Pour remédier aux difficultés que cela entraine, les pouvoirs publics ont une idée. Une bonne idée ? 

Les infirmiers sont très nombreux (110 000 environ en libéral, 640 000 en tout).
L'idée géniale est donc de rajouter 2 ans de formation complémentaire à leur formation de 3 ans, pour en faire des IPA qui auraient le droit de faire des diagnostic, de prescrire des examens complémentaires "de base" et de prescrire des traitements. 
Pour n'effaroucher personne, on prend soin de dire que cela se ferait sous délégation par le médecin traitant. Mais les syndicats infirmiers revendiquent "une très large autonomie" pour ces professionnels.

Précisons d'emblée une chose importante. Outre le fait que les études d'IDE sont bien plus courtes que celles des médecins, elles sont aussi moins sélectives. On constate en effet un écart moyen de -8% entre les places offertes en Institut de Formation en Soins Infirmiers et le nombre d'inscrits primants. Le nombre de diplômés est de 28% inférieur au nombre de places 3 ans plus tôt... A comparer avec le numerus clausus en médecine où près de 90% des primants sont éconduits et ou au total seuls 85% des candidats accèdent in fine aux études de médecine. 

Une fois formés, les MG diplômés s'installent peu : 10% la première année, 35% au bout de 5 ans seulement s'installent en MG libérale. Métier trop attractif, sans doute, avec ses responsabilités lourdes, ses horaires extensifs et sa rémunération médiocre comparativement à d'autres spécialités pas forcément plus difficiles...
Sans doute faudrait-il voir là une cause majeure de la pénurie de MG, pénurie relative puisque beaucoup de MG formés se dirigent vers d'autres métiers. Sans doute est-là que l'effort devrait porter. Mais non. Trop simple et trop logique. 

Pourquoi faire simple si on peut faire compliqué. Au lieu de revaloriser la médecine générale, les pouvoirs publics envisagent donc de rajouter, entre les IDE "de base" et les MG, des IPA qui feraient un peu plus que les premiers et un peu moins que les seconds...

Quel modèle économique ? On ne peut baisser les rémunérations des IDE. Qui voudra faire le métier d'IPA, plus complexe à plus forte responsabilité que l'IDE, pour un tarif d'actes qui serait moindre ? Voila qui risque de faire apparaitre que les MG sont largement sous-payés et que leur rémunération globale n'est correcte que parce que ces médecins acceptent une amplitude horaire et un nombre quotidien d'actes parfois proche du déraisonnable.
Acceptera-t-on, si on dé-saisit les MG d'une part "facile" de leur activité, de les payer bien mieux pour la part des actes complexes, qui leur restera. Ce serait le seul moyen de maintenir le modèle économique de nos entreprises libérales...

Quel modèle de responsabilité ? On ne peut à la fois parler de "délégation de tâches" et de "large autonomie" pour ces IPA. La responsabilité du soin, diluée de cette manière, incombera à qui en cas de "sinistre" ? 

Quel modèle de qualité ? Faire faire de la "presque médecine" par des "presque médecins", on a déjà vu ce que ça donne, les officiers de santé ont existé près d'un siècle (le XIX° siècle) et ils ont été supprimés du fait de la médiocre qualité de leurs prises en charges, résultat de leur formation insuffisante et de leurs maigres moyens. 
Veut-on réitérer l'expérience, avec des professionnels moins durement sélectionnés, à la formation très courte (5 ans au lieu de 10) et avec des moyens très incertains ?

Non les IPA ne seront pas la Panacée ! 

IL existe un modèle de coopération MG-IDE, protocolisé, avec formation des IDE aux tâches précises qui leur sont déléguées. Ce modèle a fait ses preuves dans la prise en charge de la maladie chronique phare de ce début de XXI° siècle, le diabète. Ce modème c'est ASALEE*. Invention MG France qui montre que nous ne craignons pas le travail en équipe avec les IDE. Partout nous avons lancé des MSP** et maintenant des ESP***, en pluri-professionnalité. Qu'on ne vienne pas nous taxer de je ne sais quel obscurantisme.

L'obscurantisme, il est du côté de ceux qui ne veulent pas voir la réalité et qui veulent artificiellement, sans moyens, sans logique, sans clarté, créer un nouveau métier en laissant s'étouffer celui que pourtant la population a plébiscité en nous désignant Médecin Traitant dans 95% des cas ! 
Refuser de voir que le MG traitant est la base du système de santé, des soins primaires, refuser encore et toujours d'investir sur le MG Traitant pour rétablir le fonctionnement des soins primaires dans notre pays, le voila, l'obscurantisme. 
Il est grand temps que les pouvoirs publics ouvrent les yeux. Et les lignes de crédit. 

JCN

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