Le fantôme de M. Bovary

Nous avons tous entendu parler de Charles Bovary, infortuné mari d’Emma, mais surtout officier de santé, à la vie monotone et difficile. Le roman de Flaubert décrit avec précision le quotidien de ce que furent durant tout le XIXe siècle les officiers de santé.


Pour faire face aux déserts médicaux et permettre l’accès aux soins de tous, la loi du 19 ventôse an XI, crée le corps des officiers de santé.
Formés rapidement, ces personnels médicaux vont exercer, parfois avec bonheur, parfois moins dans les « déserts médicaux ». M. Bovary est le plus connu, même s’il n’a jamais existé. M. Rigollot, l’inventeur du cataplasme du même nom qui rappellera des souvenirs aux plus anciens en est un autre.

Ce palliatif va durer près d’un siècle jusqu’en 1892. À cette date, constatant l’existence d’une médecine à deux vitesses, les pouvoirs publics suppriment la profession.

Deux siècles plus tard, pour les mêmes raisons et en employant des termes similaires pour justifier sa création, un projet de décret propose de créer un corps d’Infirmier(e)s en pratiques avancées (IPA). Le décret précise que ces IPA pourraient prendre en charge un certain nombre de pathologies chroniques, fixées par arrêté, réaliser des diagnostics, prescrire des examens biologiques et mettre en place des traitements. Le décret prévoit bien une coordination avec le médecin traitant, mais sans en définir le cadre.

Nos législateurs prévoient ainsi la création d’une nouvelle profession, jouissant d’une certaine autonomie dans le suivi des pathologies chroniques et sans obligation clairement établie de coordination avec le médecin traitant.

Bref, ils réinventent Mr Bovary !

Les médecins généralistes sont, ce n’est un secret pour personne, en déficit démographique grave.
Partout en France, et pas seulement dans les campagnes, l’accès aux soins devient difficile.

À MG France, nous avons alerté, il y a bien longtemps les pouvoirs publics sur les risques que la dévalorisation de notre profession faisait courir à la population en matière d’accès aux soins. L’absence de réponses suffisantes et adaptées, l’hospitalo-centrisme, la suppression du médecin référent, la dévalorisation de notre métier par plusieurs conventions qui privilégiaient les actes techniques et les pathologies aiguës par rapport à la prise en charge des maladies chroniques nous ont amenées à une situation qui ne peut se nourrir d’expédients.

Oui, nous avons besoin de soutien.
Soutien pour redorer l’image d’une spécialité médicale aussi complexe qu’indispensable à l’heure de la transition épidémiologique de l’aigu vers le chronique, de l’hôpital vers la ville.


La médecine générale, dans un monde désocialisé, hyperspécialisé, est porteuse de valeurs humanistes et de synthèse que nos patients attendent et que nous nous efforçons de leur donner.

Mais ce soutien ne peut pas, ne doit pas se résumer en la création d’un nouveau corps de métier. Augmenter les dépenses et les intervenants ne suffiront pas à résoudre la double problématique de l’accès aux soins et de la pertinence des soins.

MG France a créé il ya quelques années un modèle de coopération infirmier-médecin qui a fait ses preuves. Ce modèle, c'est ASALEE.

L’efficacité du travail en binôme dans la prise en charge des maladies chroniques dont le diabète a largement démontré son efficacité. C’est le développement d’une coopération non hiérarchique,  au cadre défini, a permis ce résultat. C'est l’exemple de ce que l’engagement des médecins généralistes et des infirmier(e)s (qu’ils soient des IPA ou pas) peut réussir. C’est la piste à suivre.
Mais si elle permet d’améliorer la qualité des soins, elle ne permettra pas de répondre à la problématique de l’accès aux soins et notamment de la demande de soins non programmés.

Les patients ont, de plus en plus de mal à trouver une réponse à leurs attentes.

MG France propose aussi la création d’un métier permettant de dégager du temps médical, seul moyen de répondre de façon durable à la crise de l’accès aux soins. Ce métier, c’est celui d’assistant médical. Salarié par les médecins, l’assistant médical interviendrait tant sur le plan administratif, matériel qu’en aidant le médecin dans ses soins sur le modèle de l’assistant dentaire.

Améliorer la pertinence des soins, dans le cadre d’un exercice en équipe, dans un cadre de soins clairement défini, et répondre à la demande de soins sont les priorités des médecins généralistes.


Plutôt que de réinventer la poudre et de mettre prés d’un siècle à s’apercevoir que cela ne marche pas, MG France défend l’idée d’une médecine générale revalorisée, dotée de moyens financiers et humains permettant de répondre aux défis des maladies chroniques et de l’accès aux soins.

 

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