Malade BPCO, il réussit un record de l'heure unique au monde

Philippe Poncet, 55 ans, malade atteint de BPCO depuis 8 ans, a réussi, dimanche 12 octobre, un exploit inédit : celui d'enregistrer un record sur piste en effectuant 23,890 km à l'heure, tout en étant branché sous oxygène.

Accompagné depuis des mois par une équipe de pneumologues hospitaliers, Philippe Poncet a réussi son pari sur la piste du vélodrome "Toulon Provence Méditerranée" à Hyères, près de Toulon, sur lequel il a créé un record inédit en son genre : celui de l'heure, sur piste, branché sur oxygène. Le Dr Jacques Roux, généraliste en Savoie, a pédalé à ses côtés sur toute la durée de l'épreuve en portant deux bouteilles d'oxygène sur lesquelles était branché le coureur atteint de BPCO. L'objectif de ce "malade BPCO à l'épreuve du chrono", de réaliser une moyenne de 27 km à l'heure, sur piste sèche, n'a pas été atteint. Mais sa performance - il a réalisé 23,980 km sur une heure - n'en était pas éloignée. Elle a été dûment enregistrée par les représentants officiels de la Fédération Française de Cyclisme (FFC)

Daniel Morelon, multiple champion du monde et champion olympique sur piste, un des sportifs français les plus titrés, a été le parrain de cette manifestation, accompagné de Josiane Ocana, veuve du champion Luis ocana et marraine du défi. Lucien Aimar, Christian Seznec et Henry Guimbard, autres cyclistes de renommée, ont accompagné cette journée. MG France (voir plus bas) a figuré au nombre des soutiens de ce record, aux côtés des pneumologues de la FFP et du groupe Alvéole de la SPLF. Les associations de patients, représentées par la Fédération Française des Amicales et Associations d'Insuffisants et handicapés Respiratoires (FFAAIR), étaient également du nombre, tout comme la Fondation du Souffle.

Se dépasser au delà de sa maladie

«Je suis entré dans le handicap respiratoire fin 2008, diagnostiqué par le Pr. Brambilla au CHU de Grenoble, raconte Philippe Poncet. Ce fut alors un choc total et frontal pour un «dévoreur» de vie qui rencontre une pathologie qualifiée de « tueur silencieux ». A 49 ans au moment du verdict, dans son dossier, il lira comme note spéciale  : «Trop jeune pour l’oxygène, mais emphysème sévère, trouble obstructif majeur, B.P.C.O stade 4 et insuffisance respiratoire définitive ». Philippe Poncet se voit en quelques lignes condamné à vivre sous oxygène.
La condamnation est sans appel et l’irréversibilité sera totale. Il entre alors dans une vie d'échéances médicales programmées, après 25 années passées à la direction d’agences de stratégie et communication, et autant, en parallèle, dans le réseau associatif et économique.    «Après une vie bien remplie, avec une période de sport de haut niveau, de ski, de tennis de table, de football, on me détecte les problèmes sur lesquels je ne pouvais mettre de mots jusqu’à ce jour», explique Philippe Poncet.

Depuis son village de Savoie, il entend désormais donner une autre vision de la maladie et un nouveau sens à sa vie de malade BPCO. «Je serai président d’une association de patients, O² & Cie, qui place le dépassement de soi-même bien au-delà de la maladie, sans oublier qu’elle décide en dernier !», ajoute le candidat à ce défi hors de toute norme.

A 55 ans et pour l’avenir, il veut faire plus pour les autres, afin qu’ils ne basculent plus directement dans le handicap respiratoire et "surtout d’éviter aux plus jeunes, qui s'adonnent volontiers au tabac, de se faire piéger plus tard par cette maladie sournoise». Détail de ce défi sur le site Facebook de O² & Cie.

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« La BPCO est un sujet très sous-estimé »

Le syndicat des généralistes MG France a choisi de s'associer à la manifestation "La BPCO à l'épreuve du Chrono" qui s'est tenue le 12 octobre sur la piste du vélodrome de Hyères-Costebelle. Son président, Claude Leicher, généraliste à Etoile-sur-Rhône, s'explique sur les raisons de son soutien.

Pour quelles raisons MG France accompagne-t-elle cette initiative d'un malade BPCO ?

Parler de la BPCO aujourd'hui est intéressant, car Mme Marisol Touraine vient d'annoncer un nouveau plan de prévention du tabagisme, avec des objectifs de réduction de ce dernier qui sont extrêmement intéressant, même s'ils peuvent être légèrement surévalués par rapport aux possibilités. Il est une mesure intéressante, qui dit que le médecin traitant doit être au centre de cette campagne et il faut lui reconnaitre cette position pour le travail qui sera fait sur ce terrain.  Un indicateur sur le tabagisme sera ainsi ajouté parmi les indicateurs retenus dans la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) des médecins traitants.

Quel sens donner à cette mesure ? Quelles en seront les conséquences ?

Cela veut dire que l'implication du médecin traitant dans la réduction du tabagisme constitue évidemment le premier facteur de prise en charge et de prévention des complications de ce tabagisme, au premier rang desquelles se situe la BPCO.

On ne connait pas la signification de cet acronyme BPCO. Pourquoi selon vous ?

La population ignore effectivement la plupart du temps ce qu'est une Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive ou BPCO. C'est pourtant la première conséquence et la plus précoce des complications dues au tabac. Et c'est une complication extrêmement grave, car elle peut entraîner par la suite une mortalité élevée au fur et à mesure des années qui suivent la découverte d'une BPCO.

Il s'agit donc d'un sujet malheureusement très sous-estimé en santé par la population. Mais il faut aussi que les médecins traitants se sensibilisent à cette prévention, à son dépistage, par des mesures du souffle, le plus précocement possible. Car il s'agit d'une indication formelle pour inciter à arrêter immédiatement le tabac.

L'exploit réalisé par Philippe Poncet est aussi un encouragement donné aux malades BPCO à se lancer dans des activités physiques, à se bouger. Qu'en pensez-vous ?

Je pense que c'est une excellente occasion de sensibiliser le grand public. Car les occasions de médiatiser les informations sur la BPCO et sa prévention sont relativement rares. C'est un évènement extrêmement intéressant qui traduit une volonté des associations de patients BPCO d'attirer l'attention sur cette pathologie, mais aussi sur le fait que rien n'est perdu quand on a une BPCO. Faire de la rééducation à l'effort, de la rééducation respiratoire et garder une activité physique fait partie des facteurs d'amélioration des pronostics de cette maladie. Il est intéressant d'encourager cette tentative de création d'un premier record de l'heure par un patient atteint de BPCO. Ce qui nous donne l'occasion de dire que les médecins généralistes se sentent particulièrement concernés par ce problème et doivent pour l'avenir, encore mieux qu'aujourd'hui, s'associer à sa prévention et à sa prise en charge.

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