La prévention, mauvais élève du système de santé français

Le nouveau rapport conjoint de l’OCDE et de la Commission européenne, "Panorama de la Santé : Europe 2016", fait ressortir que de meilleures politiques publiques de santé et de prévention et des soins de santé plus efficaces pourraient contribuer à sauver des centaines de milliers de vies et à économiser plusieurs milliards d’euros chaque année en Europe. Dans ce cadre, il souligne que la France doit renforcer ses effort dans le domaine de la prévention.

 

«Il faut redoubler d’efforts pour lutter contre les inégalités s’agissant de l’accès aux soins et de leur qualité. Les systèmes de santé européens doivent en outre gagner en efficience pour orienter les ressources là où elles ont le plus d’impact sur les résultats en matière de santé, comme les activités de prévention». Le propos aurait pu - du - être signé par notre ministre de la Santé. Il l'a été par Angel Gurría, Secrétaire général de l'OCDE, en commentaire du rapport que vient de publier l'OCDE sur le Panorama de la Santé dans la zone couverte par l'organisation internationale.

Selon ce même rapport, des investissements supplémentaires dans la prévention, assortis de mesures visant à faciliter l’accès des personnes handicapées à l’emploi, auraient des effets positifs considérables sur le plan économique et social dans les pays de l’Union Européenne. Ils leur permettraient en outre d’atteindre les objectifs ambitieux définis dans le cadre de l’Objectif de développement durable n° 3 : "Bonne santé et bien-être." " Dans l’UE, un grand nombre de personnes meurent chaque année de maladies évitables liées à des facteurs de risque tels que le tabagisme et l’obésité", a expliqué de son côté Vytenis Andriukaitis, Commissaire européen à la santé et à la sécurité alimentaire. "Ce rapport insiste également sur la nécessité de poursuivre les efforts consentis jusqu’à présent pour rendre les soins de santé plus accessibles", a ajouté ce dernier. "Pour réduire les inégalités et le nombre d’hospitalisations évitables dans les pays de l’UE, il est crucial de veiller à l’accessibilité des prestataires de soins primaires dans tous les territoires, y compris dans les zones rurales ou isolées et dans les quartiers pauvres", note l'OCDE, en soulignant que les dépenses de santé, qui ont peu augmenté dans de nombreux pays, s’élevent au total à 9,9 % du PIB de l’UE en 2015.

En tête, l’Allemagne, la Suède et la France ont consacré chacun 11 % environ de leur PIB aux dépenses de santé, suivis de près par les Pays-Bas et le Danemark (10,8 % et 10,6 % respectivement). Généralement, les dépenses de santé des pays situés dans la partie orientale de l’UE sont beaucoup moins élevées, puisqu’elles s’établissent dans une fourchette comprise entre 5 % et 6 % du PIB. La Panorama de la Santé indique par ailleurs que le décès prématuré de 550 000 personnes d’âge actif des suites de maladies chroniques (crises cardiaques, AVC, diabète ou cancer) représente une véritable tragédie humaine et coûte également 115 milliards d'auros par an aux pays de l’Union européenne, soit 0,8 % du PIB.

La prévention, maillon faible

Le panorama de la santé dans l'Union Européenne dressé par l'OCDE souligne que si les Français jouissent d’une espérance de vie relativement longue par rapport aux autres pays européens, "la France doit renforcer ses efforts pour réduire les facteurs de risque pour la santé, notamment l’inactivité physique, la consommation nocive d’alcool et le tabagisme. Elle doit en particulier accorder davantage de priorité à la prévention et la promotion de la santé. Reconnue pour la qualité de son système de soins de santé, la prévention reste en France un "maillon faible", avec des dépenses qui ne réprésentent en 2014 que 2 % des dépenses courantes de santé.

"Des politiques de prévention efficaces doivent être poursuivies sans relâche pour réduire encore plus ces facteurs de risque, notamment chez les adolescents, avant que les mauvaises habitudes de vie ne s’acquièrent", précise le rapport de l'OCDE "De nouveaux facteurs de risque apparaissent aussi, notamment les problèmes de surpoids et d’obésité chez les jeunes et les adultes, souvent liés à une mauvaise alimentation et à un manque d’activité physique. Même si pour l’instant les taux d’obésité en France restent inférieurs à la plupart des autres pays de l’UE, ils sont en augmentation et le manque d’activité physique parmi les jeunes fait craindre que ces taux continuent d’augmenter à l’avenir."

Sur la question du tagagisme, l'organisation estime que chez les adolescents de 15 ans la prévalence du tabagisme est alarmante en France ; près d’un adolescent sur cinq déclarent fumer au moins une fois par semaine (par rapport à une moyenne de un sur sept parmi les pays de l’UE). Avec les hausses successives des prix du tabac et l'interdiction de fumer dans les lieux publics, qui ont permis un certain recul du tabagisme, l'introduction du paquet neutre (en janvier 2017) constitue  "un autre pas dans la bonne direction". Reste que la consommation d'alcool "demeure la plus élevée" en Europe, avec une moyenne de 11.5 litres d’alcool pur par habitant contre 10 litres en moyenne dans les pays européens.

Faible taux de vaccination

Par ailleurs, si la France affiche toujours des taux relativement faibles de surpoids et d’obésité chez les enfants et les adultes, ces taux sont en augmentation. L'OCDE encourage à cet égard notre pays à promouvoir l'activité physique. Enfin, sur le thème de la vaccination, le rapport note des taux de vaccination des enfants contre la rougeole et contre la grippe des personnes âgées bien plus faibles que dans plusieurs autres pays européens. "En 2014, 11% des enfants en France n’étaient pas vaccinés contre la rougeole, contre seulement 6% en moyenne dans les pays européens. Le pourcentage de la population âgée de plus de 65 ans vacciné contre la grippe est également inférieur à la moyenne des pays européens, et il est passé en 2014 sous la barre des 50%." Cette diminution depuis ces 10 dernières années accroit les risques d’hospitalisations et de décès dus à la grippe et à ses complications parmi les personnes âgées. L'OCDE salue à cet égard l’autorisation récente donnée aux pharmaciens de vacciner les patients contre la grippe sur une base expérimentale : elle "devrait permettre de faciliter l’accès et d’accroître la couverture vaccinale parmi les personnes âgées et autres groupes à risque."

"Le rapport que vient de publier l'OCDE illustre l’importance de développer les soins primaires afin de rendre notre système de santé plus efficace", commente Jacques Battistoni, secrétaire général de MG France.
"L’amélioration de l’état de santé de la population va de pair avec une politique de soutien active des professionnels, leur permettant de travailler dans de meilleures conditions de confort et de sécurité, pour prendre en charge plus de patients en libérant du temps médical disponible.Nous mettrons en avant des exemples d’organisation de soins primaires pour réclamer aux candidats à la présidentielle les investissements indispensables", ajoute ce dernier.

JJC

 

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