La CNAM communique à nouveau sur la hausse des Arrêts Maladie (AM).
Hausse de 5% en 2017 et tendance lourde puisqu’en janvier 2018 on est déjà à +8% par rapport à janvier 2017. Les AM ont entrainé une dépense de 10 milliards d'euros en 2017.

On voit venir le discours sur ces affreux prescripteurs excessifs qu'il faudrait traquer !
La chasse aux déviants statistiques va reprendre...
Sauf que ça, on le fait depuis des années, sans aucun résultat !


Sans résultat car nos malades ne sont pas des malades imaginaires et nous ne sommes pas des médecins irresponsables. La pénurie de MG, au contraire, nous donne de plus en plus de facilité à résister aux (rares) demandes abusives...
Et puis on a vu récemment en Normandie que les statistiques disent des bêtises.
Et que les journalistes qui croient que les médecins abusent, ressortent de leur "caméra cachée" avec un diagnostic vrai de possible HTA, et des prescriptions ni abusives ni délirantes. Plutôt rassurantes, les consœurs "piégées".  

Un point en particulier : Les risques psycho-sociaux, le burn-out, ça suffit ! 
Nos cabinets en sont encombrés. Nos malades sont épuisés. On les contacte en dehors des heures de travail. On leur interdit d'aller pisser. On leur donne des objectifs toujours plus intenables...
Nous suggérons à la CNAM de se rapprocher du MEDEF pour lui proposer un mécanisme semblable à celui des Accidents de Travail (AT) : Plus une entreprise a de salariés en AT, plus elle paie de cotisations. En effet, ce mécanisme a entraîné une meilleure prise en compte des obligations de sécurité par les entreprises.

Nous imaginons que le même mécanisme appliqué à l'incidence des AM dans l'entreprise pourrait mettre fin aux techniques de management par la peur et par la pression que nous décelons tou.te.s dans ce que nous rapportent nos malades. De timides expériences des caisses commencent en ce sens.

Oui, que la CNAM agisse enfin à la source, au lieu d'enquiquiner les prescripteurs et les malades. 

JC NOGRETTE


 

COD