En février, nous allons entrer dans le grand jeu de la négociation conventionnelle. Les petites phrases se succèdent déjà, préparant l’entrée en scène des acteurs. L’ Assurance-maladie a déjà posé le cadre, nécessairement contraint avec un objectif national d’évolution des dépenses d’assurance-maladie (ONDAM) à 1.75 %, sur un budget total de 190 milliards d’euros.
Le gouvernement lance ce 11 février la "Grande Conférence Nationale de Santé", pendant que les syndicats de médecins libéraux, apparemment unis, se réunissent le même jour pour les "Assises de la Santé". Pendant ce temps, l’Ordre des médecins a publié, sur son site internet, son Livre Blanc (1) avec 10 propositions issues de sa grande consultation.
Nicolas Revel, en bon soldat, va nous expliquer que les moyens de la CNAM ne lui permettent pas de nous donner tout ce dont nous avons besoin. Encore une fois les chiffres parlent un langage clair, loin de la langue de bois des politiques.
Les soins de ville représentent 80 milliards en France. Et la part des généralistes dans cette consommation est de 8,7 milliards environ. Soit 4,5 % du budget sur un budget total de 190 milliards.
Avec 0,5 % de plus pendant 5 ans, soit 1 milliard d’euros par an, nous proposons de révolutionner le système de soins. De le rendre efficace, rentable, accessible à tous et solidaire.
Avec 0,5 % de ce budget, nous reprendrions les propositions de l’Ordre des médecins, qui rejoignent bien souvent les nôtres, et celle du rapport Cordier, qui a été à l’origine de la Stratégie nationale de santé, préambule à la loi de modernisation du système de santé votée en décembre dernier.
La négociation sera âpre, difficile et nous ne lâcherons rien. Ni sur le harcèlement des caisses, ni sur l’équité de traitement, ni sur les forfaits structures, ni sur nos honoraires.
Mais au-delà, la garantie, pour tous les citoyens, d’un accès simple à un système de soins solidaire, ne pourra se faire qu’au prix d’un investissement massif sur les soins primaires et la médecine générale. Donnez-nous 0,5 % et nous changerons de monde ! La fin justifie les moyens, mais l’absence de moyens conduira à coup sûr notre système de soins dans le mur !
(1) Pour l’Avenir de la Santé, de la grande consultation aux propositions, CNOM
Jean-Christophe Calmes