Cette année, le Collège National des Généralistes Enseignants fête les 10 ans du clinicat de la médecine générale.
Malgré l’augmentation du nombre de titulaires enseignants, d’associés, de chefs de clinique ou d’assistants universitaires, l’enseignement de la médecine générale ne rivalise pas avec celui des autres spécialités (1 enseignant de médecine générale pour 82 étudiants contre 1 pour 10 dans les autres spécialités…).
Comment ne pas comprendre que les médecins en devenir se détournent de la filière médecine générale et de son exercice en ambulatoire lorsque l’on sait qu’au cours de leurs études, ils auront si peu de contacts avec la médecine générale ?
Les étudiants sont donc baignés année après année dans cet univers hospitalier pour leur formation et au mieux, il y régnera une neutralité bienveillante vis à vis du médecin de ville dont l’activité dans sa globalité est souvent méconnue.
Nous connaissons au fond de nous cette distance entre l’exercice ambulatoire et l’exercice hospitalier parce que nous avons, nous aussi, été formés à l’hôpital et nous savons que les services hospitaliers ne se prêtent jamais à la découverte de la médecine générale dans sa diversité.
Les services hospitaliers ne sont pas les lieux où se croisent dans un même temps tous les âges de la vie. Les services hospitaliers ne sont pas les lieux où se mêlent toutes les pathologies des plus bénignes aux plus graves et des plus aiguës aux plus chroniques… Les médecins hospitaliers ont rarement une relation singulière et autonome qui s’inscrit aussi intimement dans la durée avec les patients. Les médecins hospitaliers ne connaissent pas cette place particulière qu’est la médecine du premiers recours, celle par où souvent l’histoire médicale commence pour les patients.
Seule la médecine générale offre cette vaste palette d’exercice. Mais malheureusement, la médecine générale n’a pas la reconnaissance voulue et les médecins généralistes enseignants ne sont pas assez nombreux pour apporter aux jeunes médecins en formation une vision autre que la médecine hospitalière salariée…
MG France demande instamment que la spécificité de l’enseignement de la médecine générale au sein des cabinets soit reconnue et valorisée, que le nombre d’enseignants de médecine générale soit équivalent à celui des autres spécialités. C’est une dynamique indispensable et une réponse possible à la désertification médicale.