MG France a fait cette semaine sa rentrée syndicale. Claude Leicher a présenté les grands thèmes d'action que le syndicat des généralistes entend développer pendant la période électorale qui vient de s'ouvrir en vue de la constitution des nouvelles grandes Unions régionales des professionnels de santé (URPS) et qui se déroulera jusqu'au 12 octobre prochain.
Entre les 5 et 12 octobre prochains, les médecins sont invités à voter par correspondance pour élire les syndicats qui les représenteront dans les futures URPS installées dans les nouvelles régions en cours de constitution. MG France a déjà adressé son premier journal de campagne - dénommé "Généralistes en Action" - aux médecins généralistes du pays appelés à se prononcer prochainement. "Notre campagne électorale est centrée sur la colère des généralistes" a précisé Claude Leicher au cours d'une conférence de presse à Paris, jeudi 3 septembre, en revenant sur les principaux sujets qui alimentent cette colère depuis des mois.
Abandon politique complet
Le premier sujet de mécontentement renvoie aux conditions d'exercice des généralistes, qui se dégradent depuis 2011. "Les honoraires des généralistes sont bloqués depuis le 7 janvier 2011 et ces derniers vivent le premier quinquennat complet sans aucune revalorisation du secteur 1", a souligné le président de MG France. "Il s'agit là d'un abandon politique complet de la médecine de secteur 1", a-t-il ajouté. Ce dernier a reprécisé le calendrier des actions engagées par le syndicat depuis bientôt un an, en particulier depuis le 2 octobre 2014, date du lancement de la contestation de la loi de modernisation du système de santé et de la demande de revalorisation des actes des médecins en secteur 1. Il a rappelé la proposition de fermeture des cabinets médicaux du 6 janvier dernier, à laquelle se sont ralliés les autres syndicats de médecins, suivie de la contestation tarifaire de mars dernier en vue d'un mouvement unitaire en faveur de l'équité tarifaire pour les spécialistes en médecine générale, qui n'a pas été suivi d'effet. "Nous avons appelé à l'unité d'action, a souligné Claude Leicher. Les syndicats médicaux se réveillent, mais c'est un peu tard !" A ses yeux, la chute de la médecine générale, son manque d'attractivité dans les rangs des jeunes générations est due à l'inégalité de traitement qui lui est faite au regard des autres spécialités. "Nous demandons que les médecins généralistes soient payés comme toutes les autres spécialités", a-il martelé.
Recours le 17 sept., grève le 5 octobre
Les cabinets médicaux seront donc fermés à compter du 5 octobre prochain et cette grève sera reconduite sur décision des médecins généralistes dans les régions et départements. "Nous appelons les autres syndicats à l'unité syndicale", a poursuit Claude Leicher. "En exigeant 30 euros, la CSMF demande 2 euros de plus pour les spécialistes. Nous l'invitons au préalable à nous rejoindre sur la bataille de l'équité". Le syndicat des généralistes déposera un recours collectif le 17 septembre prochain, jour de son comité directeur qui se réunit à Paris. 2 000 médecins généralistes ont décidé de s'associer à ce recours, précise le président de MG France, pour qui il n saurait être question de perdirer dans un fatalisme permanent.
Moratoire sur l'accessibilité
Le sujet de l'accessibilité des cabinets médicaux a été également évoqué lors de la conférence de rentrée. "Les médecins généralistes qui, pour des raisons diverses, ne sont pas aux normes, n'ont pas les moyens d'adapter leurs locaux, a commenté Claude Leicher, en soulignant que 80 à 90 % des cabinets médicaux ne seront pas en règle le 27 septembre prochain, date butoir pour cette mise aux normes. "Nous demandons un moratoire pour les médecins du secteur 1, qui pourra être étendu à d'autres praticiens", a-t-il encore ajouté. A défaut, bien des médecins pourraient être contraints de fermer définitivement leur cabinet médical, "au risque de voir le tissu des généralistes de proximité se disloquer".
Enfin, le président de MG France a invité le Premier ministre à passer à l'acte, en nommant rapidement les enseignants titulaires (20 postes demandés par les universitaires de médecine générale) et enseignants associés (50 postes demandés) dont les universités ont besoin pour former les futures générations de spécialistes en médecine générale. Sans compter les chefs de cliniques toujours en nombre insuffisants, malgré les 80 postes de plus créés. "Seulement 4 postes de plus ont été proposés pour les titulaires et associés. Ce gouvernement, comme le précédent, n'applique pas la loi HPST pour créer les postes d'enseignants. En conséquence, nous ne participerons pas à la Grande Conférence de Santé créée par le Premier ministre", a conclu Claude Leicher.
JJC