La ministre de la Santé a inauguré le 4 septembre un nouveau bâtiment de la faculté de médecine de Tours. Marisol Touraine veut faire tomber les barrières entre les spécialités.
Quelque 1 500 étudiants de PACS (Première Année Commune des Etudes de Santé) ont fait leur rentrée à La Riche, près de Tours, dans des locaux neufs de 4000 m2 avec 2 amphis de 800 places. Cette extension de la faculté de médecine de Tours a coûté 12 millions d’euros et porte le nom d’André Gouazé, ancien doyen de la faculté de médecine de la ville et ancien président de la conférence des doyens.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, également élue locale, car conseillère générale d’Indre et Loire, jupe plissée rose et veste blanche, a inauguré le bâtiment en l’appelant « faculté de santé » au lieu de faculté de médecine : "La médecine reste le noyau dur mais il y a nécessité de forger des liens entre les professionnels de santé. Je suis convaincue que la révolution de l’avenir en matière de politique de santé, c’est une révolution d’organisation et de coopération. Aujourd’hui nous travaillons organe par organe. Nous avons besoin de liens. Il faut que nous travaillions davantage sur la relation avec le malade, avec les familles en prenant en compte les situations sociales. Cette modernisation des universités correspond à ma volonté de moderniser et d’harmoniser les études des professionnels de santé entre spécialités." Autre but, la volonté de développer la formation en ambulatoire : " Il y a de nouvelles attentes, vos concitoyens veulent davantage être soignés à domicile et la population vieillit. "
Garder les étudiants sur le territoire
La ministre a souligné le paradoxe de la Touraine, avec une qualité de médecine reconnue (le CHU de Tours est classé 5ème sur 50 Chu dans l’inventaire du journal Le Point) et des déserts médicaux dans la région. « Le problème, c’est que ces étudiants formés dans cette belle agglomération tourangelle demeurent sur ce territoire », a confié à cet égard la ministre. Pourtant, en dix ans, le numérus clausus a doublé pour ce CHU. les médecins étaient 121 en formation en 2002. Ils sont 234 en 2013…..
Marisol Touraine a ensuite insisté sur ses actions en faveur des étudiants qui se sont rappelés à son souvenir ces derniers mois : indemnités de transport et de sujétion, simplification administratives en cas de stage : « Je suis très attentive à ce que les conditions de travail des internes soient prises en considération. Je défends la possibilité d’une couverture maladie universelle et complémentaire pour les étudiants », a-t-elle ajouté.
Enfin, elle a réaffirmé sa volonté de moderniser les études des professionnels de santé « en décloisonnant pour faire tomber les barrières artificielles entre les spécialités, en soutenant la mutualisation des enseignements et des terrains de stage notamment dans les maisons de santé … ». Autant de sujets qui vont marquer l'actualité de la santé dans les semaines à venir.
Patrick Le Bars
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Fac de santé de Tours : les héritiers de Rabelais
Formation initiale et continue de qualité, excellence de la recherche, ouvertue internationale et valeurs humanistes. A l’occasion de l’inauguration, par Marisol Touraine, de l’extension de l’université de santé de Tours qui doit accueillir 1 500 étudiants de PACES (Première année Commune des Etudes de Santé), le Président de l’Université tourangelle François Rabelais, M. Loïck Vaillant (photo), a rappelé l’importance de cette faculté de médecine prenant la suite de l’école de médecine et pharmacie créée en 1841 : « Dès le départ, la santé à Tours était ouverte et pluridisciplinaire. Cette première année doit permettre la constitution d’une culture commune des médecins et des professions de santé ».
Il a ensuite développé des points forts de la faculté : une politique ambitieuse de formation continue à travers le DPC (Développement Professionnel Continu) dispensé par des praticiens qui sont à la fois des soignants (praticiens hospitaliers) et des enseignants-chercheurs. « La faculté de médecine s’est ouverte aux autres sciences, pharmacie mais également physique, sciences humaines et sociales. Je pense au département « sciences du langage » qui travaille activement sur l’autisme. » Autre point fort le rayonnement international de la fac de Tous qui accueille de nombreux étudiants et professionnels de santé étrangers…
En conclusion le président de l’université a lancé : « nous sommes les héritiers d’un François Rabelais qui fut bien plus qu’un médecin ! Un François Rabelais qui défendit pleinement une culture humaniste et pluridisciplinaire… »