Et ça coûte cher. Très cher. La CNAM veut maitriser ce coût. Normal. La CNAM a trouvé une solution simple : C'est la faute aux prescripteurs.
Absurde !

Il y a des arrêts indiscutablement justifiés :
Quand votre maman s'arrête parce qu'on l'opère d'un cancer du sein, par exemple.

Il y a des arrêts inévitables :
Hernie discale chez un déménageur. Même un médecin conseil...

Il y a des arrêts qu'il serait inhumain de discuter :
La jeune femme qui vient d'être violée. On discute ?

Il y a des arrêts absurdes mais qu'on fait quand même :
Quand le médecin du travail refuse l'aptitude à la reprise.
"J'ai pourtant rangé tout mon garage avant-hier, Docteur..."

Et il y a plein d'arrêts courants :
Fièvre (y'en a qui bossent avec 40°) Douleurs (y'en a qui y vont même en rampant) des toux et des "chiasses" insupportables, bref des maladies, quoi ?

Il y a celui qu'on aime par dessus tout, l'arrêt pour "harcèlement au travail" :
"Ma chef elle me regarde de travers et j'en peux plus". On n'en sait rien, mais elle est convaincante, Mme Michu. Elle n'a jamais réclamé un arrêt pour une fièvre...

Et enfin l'arrêt de complaisance, "t'as envie de te reposer, allez, je te mets 15 jours" !
Vous croyez sérieusement qu'il existe, celui-là ?

 

La CNAM, je lui dis : CHICHE !

On peut paralyser le système en trois jours en envoyant nos malades au contrôle médical de la CPAM de façon systématique avec leurs arrêts, si on veut faire des absurdités

 

 

 

C'est la faute aux prescripteurs ou la faute aux maladies ?
Qui peut sérieusement croire que les médecins distribuent les jours d'arrêt maladie comme des bonbons ? Et qui peut sérieusement ajouter foi aux ciblages statistiques que la CNAM fait "à la louche" et qui le plus souvent ne correspondent à aucune réalité fautive...

Au fait, quelle est la bonne durée d'arrêt pour telle ou telle pathologie ?
J'attends avec délices qu'on me montre des études sur le meilleur ratio coût/bénéfice d'une durée plus qu'une autre par pathologies... Or si j'arrête les grippés trois jours et que mon confrère les arrête cinq jours, il eststatistiquement déviant, le confrère, et hop ! Ça, c'est un raisonnement de type CNAM, absurde !

Je comprends que Mr REVEL, patron de la CNAM, veuille maitriser les coûts.
C'est son job. Mais la CNAM a-t-elle le droit, sans preuves scientifiquement établies, de discuter mes durées d'arrêt ? Je redis CHICHE ! On va devant un vrai tribunal, pas devant un directeur de CPAM juge et partie qui condamne des MG sans respect du contradictoire, sans respect des droits de la défense et sans preuves solides d'un dommage, d'une intentionnalité ni d'un lien de cause à effet entre les deux ?

Cette "guerre" entre la CNAM et les MG est absurde. La CNAM ferait bien mieux de négocier un ACBUS (Accord Cadre de Bon Usage des Soins) avec la profession pour que nous parlions de la même chose et que nous prenions toutes et tous nos responsabilités avec des recommandations paritairement négociées et solidement établies sur les typologies et durées d'arrêts.
Ce serait efficace et surtout respectueux d'une profession où l'honnêteté intellectuelle est au moins aussi fréquente qu'à la CNAM.

 

COD, convention