Les inégalités de revenu et les fractures sociales pourraient s’aggraver et se pérenniser, souligne un nouveau rapport de l’OCDE, qui note une baisse des dépenses de santé depuis 2009 et invite les gouvernements à agir rapidement pour apporter un soutien accru aux plus vulnérables.
« Les gouvernements doivent mettre en place des mesures sociales plus efficaces pour aider leurs citoyens à affronter les crises futures »,souligne Angel Gurría, secrétaire général de l’OCDE. Le dernier Panorama de la société 2014 publié par l’OCDE, indique que, malgré l’amélioration graduelle de l’économie mondiale, la consolidation budgétaire en cours à moyen terme dans de nombreux pays posera des difficultés pour lutter contre les conséquences sociales de la crise.
Les dépenses publiques en faveur des prestations d’invalidité, des allocations familiales et des allocations chômage ont augmenté dans les premiers temps de la crise. « Mais ces secteurs sont aujourd’hui sous pression », note l’organisation qui souligne que si les programmes de protection sociale ont aidé à atténuer l’impact de la crise pour de nombreuses personnes, nombreux sont ceux qui n’ont guère été aidées, voire n’ont bénéficié d’aucun soutien, en particulier dans l’Europe du Sud.
« Les gouvernements doivent envisager toutes nouvelles coupes dans les dépenses sociales avec beaucoup de prudence », avertit l’OCDE. Dans le contexte d’une crise qui perdure, les difficultés des plus vulnérables pourraient s’aggraver et mettre à mal la cohésion sociale future. « Si l'engagement à long terme de restaurer les finances publiques doit être maintenu, afin de créer la confiance, il ne peut pas se produire au détriment de la montée des inégalités et des disparités sociales », ajoute encore l’organisation internationale
Pour Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE, « La reprise économique ne suffira pas, à elle seule, pour faire disparaître les fractures sociales et aider les personnes les plus durement touchées par la crise à rebondir ».
La santé est aussi un motif de préoccupation des citoyens, note le rapport de l’OCDE () qui constate que, depuis 2009, de nombreux pays de l’OCDE connaissent un ralentissement sensible, voire une baisse des dépenses de santé après des années de progression ininterrompue. La moitié environ des pays de l’OCDE consacre à la santé entre 3 000 et 4 500 dollars, contre 8 508 aux Etats-Unis et 4 118 dollars en France. « Dans onze pays, parmi les répondants aux enquêtes, 15 % déclarent ne pas pouvoir se soigner comme ils en auraient besoin ». Dans l’ensemble de la zone de l’OCDE, seulement trois personnes environ sur cinq, dans les catégories à bas revenu, estiment être dans un état de santé au moins « satisfaisant », alors que la proportion est de quatre sur cinq dans les catégories à haut revenu. De plus en plus de familles, également, déclarent qu’elles ne peuvent pas dépenser autant qu’il le faudrait pour l’alimentation.
Les données peuvent être consultées à l’adresse : http://www.oecd.org/fr/social/panoramadelasociete.htm