Le plan cancer 2014-2019, qui a été présenté en février dernier (1), remet en lumière les inégalités sociales de santé (ISS), avec le principe de la double peine : les catégories socio professionnelles (CSP) les plus modestes ont plus de cancers et en meurent plus !  Ces inégalités sont connues depuis les années 1960, et s'accentuent..

« Ce Plan, nous explique son préambule, mobilise l’ensemble des moyens d’intervention disponibles, de la recherche jusqu’aux soins, pour faire face aux inégalités de santé et réduire la mortalité liée à des cancers évitables. La priorité va à la prévention et au dépistage, deux leviers d’action majeurs pour prévenir et faire reculer la maladie. »

Si depuis 1980, la question des inégalités sociales en France a été réduite à des propositions et des actes pour endiguer la précarité, le résultat est peu encourageant. D'autant qu'il existe un véritable gradient social. Chaque élévation du niveau socio économique d'une catégorie sociale améliore son état de santé (2).

Pour l'éviter, des solutions sont possibles. Le sujet est complexe. Le médecin généraliste lui même peut agir sur ces ISS, au moins pour ne pas les aggraver. Comment ? En donnant plus aux patients qui en ont le plus besoin. C'est à dire plus d'informations et plus d'échanges avec les catégories socio-professionnelles (CSP) d'un plus bas niveau social. Ceux qui ont le moins de « connaissances  médicales » et qui consultent moins souvent que les CSP "supérieures". Pour leur permettre d'accéder par exemple à la prévention. Bref, plus d'équité ! Tout ceci est bien documenté.

Lors du colloque MG France sur ce thème en juin 2013, les débats ont mis en exergue les difficultés et mis en lumière des solutions. Parmi les organismes de formation, MG Form propose aux généralistes des formations très pratiques sur le thème des ISS.

C'est parce que nous avons toujours lié l'intérêt des patients à celui des médecins MG France a fait mettre sur la table des négociations un tiers payant intégral. Des solutions simples sont à trouver pour nous, pour éviter tout pointage, vérification ou calcul. Un tiers payant intégral, dans l'intérêt de l'accès aux soins des patients, sans léser les médecins généralistes...

Comme détaillé dans le Livre Vert de la médecine générale en générale de 1986, qui a fondé son mouvement, MG France défend les médecins généralistes tout en se préoccupant du patient dans sa globalité... notamment sociale. MG France en avance ?

Teddy Bourdet (85)

 (1) Plan Cancer 2014-2019, guérir et prévenir les cancer : donnons les mêmes chances à tous, partout en France.

(2) cf. Pierre Aiach – les inégalités sociales de santé, Economica, Anthropos