Courant juillet, les Échos, puis le Monde et Mediapart ont rendu public un rapport de l’Inspection Générale des Finances, paru en mars 2014 et resté dans l’ombre jusque-là.
Le texte commence à circuler sous le manteau et sa lecture nous apporte quelques éclairages intéressants sur la vision prospective qu'ont les Inspecteurs des Finances du monde de la santé.
Ce rapport porte sur les "professions réglementées" dont les médecins généralistes libéraux font partie et qui sont au nombre de 37. Il s’agit, en fait, des professions non commerciales, dont l’exercice est organisé par une loi, des règlements et un code de déontologie.
Pour le ministre de l’Économie, Arnaud Montebourg, le but, en favorisant la concurrence est d’entraîner une baisse de prix, permettant de transférer 6 milliards d’euros de pouvoir d’achat aux Français, pris sur « la rente et le monopole ».
Ce rapport est difficile à trouver in extenso. (Merci aux architectes…).
Qu’y trouve-t’on concernant les médecins ?
Tout d’abord, du moins en ce qui concerne les généralistes, nous sommes dans le tiers supérieur des revenus, neuf professions ayant des revenus nettement supérieurs aux nôtres. En gros, plus une profession est réglementée, plus elle est rentable…
Il est à noter que la population estime nos revenus à 3664 euros (contre 6572 euros en moyenne)
En ce qui concerne les réformes pouvant nous concerner directement dans le champ des soins primaires, l’IGF suggère un transfert de taches vers les infirmiers, notamment pour les soins palliatifs, sous réserve d’avoir un médecin immédiatement disponible.
Donc, on délègue, mais il faut qu’on soit là…L’IGF propose également de laisser les infirmiers se charger de la vaccination.
Un numérus clausus "inutile"
En ce qui concerne la formation, l’IGF relève l’inutilité du numérus sauf….pour les médecins. Le problème des étudiants à diplôme étranger est abordé de façon elliptique.
Bercy propose enfin de donner aux Ordres plus de pouvoir, notamment en matière de contrôle des installations.
Au chapitre des bonnes nouvelles, l’IGF réaffirme la liberté d’installation et « l’effet qualité » des structures comme les MSP. Sur un plan plus général, l’IGF estime possible une baisse de 20 % des revenus sur l’ensemble des professions réglementées. Vous espériez une revalorisation prochaine? C’est raté…
L’IGF n’aborde évidemment pas le salaire horaire des médecins qui tourne autour de 27 euros de l’heure (6572/245h par mois). On peut suggérer une proposition à ces experts de l’IGF: j’accepte 20% de baisse de revenus (raménés à 5257 euros par mois) contre 40 % de baisse d’activité (35 heures) . Soit une augmentation de 38 % de mon salaire horaire. Chiche ?
JC Calmes