Chaque année en France, le cancer du col de l’utérus touche environ 3 000 femmes avec un nombre de décès dus à ce cancer estimé à 1 100 par an.

Ce dépistage par frottis cervico-utérin tous les 3 ans concerne environ 17 millions de femmes entre 25 et 65 ans en France. Or, environ 40 % de ces femmes ne se font pas dépister.

Une récente enquête a permis de caractériser cette population. Les variables associées à une faible participation au dépistage sont l’âge (plus on est âgée, moins on se fait dépister), le fait de vivre dans une zone identifiée comme défavorisée ou dans une région de faible densité médicale, d’être en ALD ou d’être bénéficiaire de la CMUc.

Nos cabinets de médecine générale sont les lieux de passage de ces patientes souvent pour d’autres raisons que gynécologiques.
Que nous effectuions ou non les frottis de nos patientes, nous avons notre légitimité dans la question concernant la date de leur dernier examen gynécologique.

Car au fond, ce qui importe est que les femmes âgées de 25 à 65 ans soient sensibilisées à l’intérêt de ce dépistage qu’il soit effectué dans notre cabinet, chez une consoeur ou un confrère généraliste ou délégué à un gynécologue ou une sage-femme du secteur.

Parce que nous connaissons leur vie, leur santé et leur environnement, notre discours au plus proche d’elles a toutes les chances de trouver un écho. Comme pour tous les dépistages de masse organisés, c’est en passant par les médecins généralistes qu’ils sont les plus efficaces !

À l’heure actuelle, les pouvoirs publics envisagent un programme de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus. La campagne de vaccination des jeunes filles contre le papillomavirus humains (HPV) fait partie de ce plan cancer 2014-2019. La promotion du frottis par une invitation-relance des femmes non participantes en fait partie également.

MG France demande que les médecins généralistes soient associés à cette démarche d’amélioration de l’organisation du dépistage des cancers du col de l’utérus. Les médecins généralistes sont au plus proches des populations concernées par une faible participation au dépistage et ce sont donc bien les médecins généralistes qui peuvent oeuvrer activement auprès de ces femmes.

Sandrine Delamare

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