Editorial
30 ans et une seule envie : que l’enthousiasme et la fougue des pionniers qui se sont lancés dans le combat pour la médecine générale, gardent une place de choix dans notre paysage médical.
Et surtout que cet élan des générations d’hier soit transmis aux générations d’aujourd’hui et de demain.
Nous voulons leur dire qu’un système de santé est bien au service de la population, pour répondre au mieux aux besoins de santé exprimés par celle-ci. Mais également pour repérer les besoins non exprimés, non ressentis. Ce faisant, ils prendront part à la lutte contre les inégalités sociales de santé. Pour mieux répondre à ces impératifs, nous avons besoin des soins primaires organisés autour de la fonction du médecin généraliste traitant.
MG France est bien le syndicat des médecins généralistes. Seul syndicat mono-catégoriel dans le paysage professionnel. Partis de rien, si ce n’est d’un constat – la menace de disparition pure et simple de la médecine générale dans le contexte de l’époque – et d’une colère – les généralistes ne s’estimaient plus défendus dans les structures pluri-catégorielles -, il est devenu le premier. Le premier parce que, depuis sa création, il ne s’est pas borné à défendre son pré carré, mais il a toujours été une force de contestation, de lutte, mais aussi et surtout de propositions.
Que de chemin parcouru au fil de trois décennies.
Mais nous n’attendrons pas 30 ans de plus pour concrétiser les avancées.
Nous allons nous retrouver en juin à Grenoble pour le 7ème congrès de notre syndicat. Nous voulons «dessiner la médecine générale de demain». C’est quoi dessiner cette médecine et son exercice libéral ? Quelle place veulent occuper les médecins généralistes dans notre système de santé ? Quelle place doivent –ils occuper ? Quel est le rôle du médecin traitant ? Avec quels outils allons-nous travailler ? Il appartient aux généralistes, et essentiellement à eux, d’apporter des réponses à ces questions.
Une autre caractéristique de notre syndicat, démontrée par son histoire, mais j’espère aussi inscrite dans son avenir, c’est sa capacité à prendre des risques. Créer un syndicat pour la seule médecine générale, c’était déjà prendre un risque considérable. Lancer des conflits tarifaires, promouvoir une formation conventionnelle, créer et développer des forfaits pour mieux les rémunérer, c’était prendre d’autres risques. Aujourd’hui tout le monde semble d’accord pour dire que la partie forfaitaire de notre rémunération – qui représente 12 % de nos revenus - est une avancée incontournable. Mais de quoi n’avons-nous pas été traités quand nous avons proposé cette manière d’améliorer nos revenus ?
Je vous invite donc à venir à Grenoble pour dessiner notre médecine générale de demain, pour confronter nos expériences, croiser nos compétences. Afin de décider, ensemble, quels risques et décisions nous devrons, courageusement, lucidement, prendre demain, pour continuer à faire vivre notre métier, à lui donner de nouvelles perspectives et apporter à ceux qui s’interrogent, de nouvelles raisons d’espérer.
Je vous donne rendez-vous du 10 au 11 juin à Grenoble.
Claude Leicher, Président de MG France
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