Le 26 septembre dernier, le comité directeur de MG France, premier syndicat des médecins généralistes, lançait un préavis de grève afin d’obtenir un new deal pour la médecine générale. 
 
Les difficultés d’accès aux soins de nos concitoyens sur les territoires, conséquences d’une mauvaise organisation de notre système de santé, conduisaient en septembre la ministre de la santé à lancer un pacte pour la refondation des urgences et un service d’accès aux soins qui devra être disponible le 30 juin prochain sur tout le territoire. 
 
Ce service d’accès aux soins est un défi pour les professionnels de santé ambulatoires parce qu’il s’agit d’une responsabilité collective territoriale qui n’entrait pas jusqu’à maintenant dans le cadre de leurs missions.
Cette responsabilité nouvelle est d’autant plus difficile à assumer que les médecins généralistes sont de moins en moins nombreux et que leur répartition territoriale n’est pas homogène. Pourtant, dans de très nombreuses régions, dans le cadre de projets de CPTS ou à travers d’autres organisations existantes, les médecins généralistes s’organisent pour offrir une réponse collective et organisée aux demandes de soins dans la journée, en l’absence ou en cas d’indisponibilité du médecin traitant. 
 
Ces organisations territoriales préfigurent la mission d’accès aux soins inscrite dans l’accord conventionnel interprofessionnel sur les CPTS. Leur déploiement repose sur un mode d’emploi pour la population, un numéro et une plate-forme pour recevoir les appels, une régulation par les médecins libéraux, délocalisée pour leur permettre de participer de tous les points du territoire, et une rémunération des effecteurs pour les encourager à ouvrir des créneaux de rendez-vous ou de visites. Ce déploiement nécessite une valorisation des actes de maintien à domicile. Et il justifie un aménagement des horaires de travail des médecins avec un élargissement des horaires de PDSA,  le samedi toute la journée et le soir à partir de 18h, en fonction des besoins, territoire par territoire.
 
Le financement de ces organisations relève de négociations conventionnelles avec l’assurance maladie et d’une dotation dédiée aux soins ambulatoires dans le cadre de la refondation des urgences. 
 
L’Assemblée Générale de MG France, réunie à Paris ce samedi 7 décembre, a constaté l’absence des moyens nécessaires pour organiser la continuité des soins. 
Sans moyens  disponibles pour la régulation, l’organisation d’un service d’accès aux soins ambulatoires est un marché de dupes. 
Sans aménagement des horaires, comment penser que les généralistes pourront dégager le temps nécessaire pour libérer des créneaux dans des emplois du temps chargés ? 
Sans rémunération des effecteurs, comment motiver les professionnels à effectuer ce travail supplémentaire ?
 

L’Assemblée Générale de MG France appelle les médecins généralistes à un mouvement de fermeture des cabinets le samedi matin, à partir du 14 décembre 2019, en préfiguration de ce qui arriverait si les médecins généralistes n'étaient plus en mesure d'assumer la continuité des soins. 

Ce mouvement est susceptible de s'étendre si le signal lancé par ces  "samedis noirs de la médecine générale" n'est pas entendu.

MG France appelle les autres syndicats médicaux à rejoindre ce mouvement national de grève dès le début de l’année 2020. 

Mots-clés : 14 décembre, continuité des soins, samedis noirs
 

grève, Continuité des soins