Un récent sondage IPSOS commandé par les Laboratoires Internationaux de Recherche (LIR), un think tank des "big pharma" installées en France, nous explique que les généralistes ne sont pas utiles et seront bientôt remplacés en France. Les voies de contournement sont nombreuses et les Français seraient prêts à les suivre !

La CNAM se dit prête à débloquer 30 000 euros par ophtalmologiste pour les inciter à recruter un orthoptiste salarié. "Le coût du recrutement sera amorti à l’issue du contrat grâce à l’augmentation d’activité du cabinet". Ainsi, pour que nos confrères ophtalmologistes gagnent plus, la CNAM va leur octroyer une prime à l’embauche !

Au-delà de ce constat surréaliste, la CNAM demande parallèlement à nos confrères médecins généralistes d’être de plus en plus performants… en ne leur donnant rien. Alors même que MG France réclame depuis des années un "forfait structure" pour installer un secrétariat digne de ce nom dans chaque cabinet médical et permettre aux médecins de dégager du temps médical.
Que ferait un médecin généraliste de 30 000 euros ? Il recruterait une secrétaire pour l’aider à traiter les tracas administratifs quotidiens responsables de tant de burn out chez nos confrères. Il dégagerait ainsi du temps pour se consacrer à son patient. Il ne serait pas coupé par le téléphone pendant les consultations. Il pourrait travailler avec une infirmière diplômée formée à l’éducation thérapeutique des patients pour améliorer la prise en charge de ses patients atteints de pathologies chroniques.

Mais non. J’oubliais. Les médecins généralistes ne servent à rien et vont bientôt être remplacés. C’est ce que nous explique récent sondage IPSOS commandé par les Laboratoires Internationaux de Recherche (LIR), un think tank des "big pharma" installées en France :

"Les Français se disent prêts :

  • à accepter de donner accès à leur dossier médical à des scientifiques pour faire avancer la recherche, (73 %),
  • à ne plus aller directement chez le médecin et à privilégier un échange téléphonique ou internet (73 %),
  • à avoir recours plus souvent à l’automédication (71 %),
  • à accepter que le pharmacien substitue au médicament princeps un générique chaque fois que cela est possible (70%),
  • à participer à des protocoles scientifiques d’étude des personnes qui souffrent des mêmes problèmes qu’eux (62 %),
  • à être soignés par leur pharmacien pour des problèmes de santé bénins (61%).

Ils se montrent aussi favorables à la délégation de certains actes médicaux simples pour désengorger les cabinets médicaux : qu’ils soient réalisés par des infirmiers (77%), des opticiens (63%) ou des pharmaciens (55%)."

Il n’a pas été demandé aux Français s’ils étaient prêts à se passer de leur médecin généraliste traitant ! Vous savez, ce médecin traitant si inutile que nos hommes politiques révent d'obliger à s’installer là où ils ont fermé la Poste et les écoles publiques !

Isabelle Leclair

(1) "Elections présidentielles 2017 : les attentes de réforme du système de santé exprimées par les Français", Ipsos pour le LIR

116-117, maternité