Après plus de 40 ans d’exercice, le comité de rédaction m’a proposé de raconter le syndicalisme médical. Ces courts articles qui se succèdent au fil des numéros, doivent être lus comme des notes, et surtout susciter des commentaires, critiques, et compléments d’information.
Nous en étions restés en novembre 1986, et la création de MG France, s’ouvre alors le chemin vers la représentativité.
Des groupes de travail conventionnels sont censés faire progresser la médecine générale. Ce sera très décevant, Chirac s’oppose à toute revalorisation devant les déficits (15 milliards de francs !). Pourtant la part des honoraires des MG vs Spés dans les dépenses ne cesse de baisser (60 à 43 %). Le nombre de visites augmente, car l’autolimitation des actes n’est pas de mise face à la baisse constante des recettes annuelles passées de 450.000 à 370.000 francs.
Une revalorisation de 13 % sera obtenue en juin 87, avec malgré tout, un passage important de MG en secteur II surtout en IDF, amplifié par l’obtention d’une prise en charge partielle des charges sociales pour ces médecins.
1er congrès de MG France, LYON nov 1987
Fort de 4 500 adhérents, de près de 80 équipes départementales, le président Bouton, acte l’absence de ministre à ce congrès centré sur la place de la MG dans les 8 pays de U.E. Le constat est évident de la relation forte entre la place de la MG et l’efficience du système.
Le combat pour la représentativité est rude, le nombre de médecins non syndiqués reste important à 60 %. L’arrivée de Claude Evin dans la foulée de la réélection de Mitterrand en 1988 va accélérer les choses. Il est clairement partisan d’une redéfinition et d’une revalorisation de la MG. Fin 88 la loi crée la qualification en MG applicable en 1995, le numerus clausus est à 4 100, et l’incitation au départ à la retraite dès 56 ans (MICA) est officialisé.
Arrive juillet 89, échéance de la convention de 1985 perçue comme un échec pour les MG, seule la FMF en dresse un bilan positif.
La représentativité de MG France
Le 22 février 1989, MG France est reconnu représentatif avec la CSMF et la FMF. Les négociations conventionnelles s’ouvrent en avril avec ce nouveau partenaire à la table, et avec un nouveau directeur de la CNAMTS Gilles Johanet, qui succède à D. Coudreau instaurateur du secteur II. La présidence de la CNAM restant aux mains de FO en la personne de Maurice Derlin depuis 1967 !! Qui lui, appelle à la suppression de ce secteur II...
Ce que veut MG France en 1989, c’est inciter les usagers à respecter les niveaux d’intervention (MG/Spé/hôpital), coordonner vraiment le système, une convention spécifique pour les MG, mais pour ça il faudra une nouvelle loi, et surtout MG France met sur la table son « Contrat de Santé » qui va faire polémique et couler beaucoup d’encre.
Jean-Louis BENSOUSSAN