L’écologie scientifique met en avant la mobilité douce. Profitez-en pour réfléchir tranquillement à l’évolution de votre cabinet vers le concept d’éco-Cab. Rien de compliqué, vous en faites tous sans le savoir, de l’écologie !
Le plus simple, pour exercer il faut voir clair :
- Si c’est possible, agrandissez les fenêtres ! Le bâti des fenêtres est bien moins épais avec des matériaux modernes qu’avec les gros montants en bois de vos vieilles fenêtres. Vous pouvez gagner jusqu’à 15 % de lumière naturelle avec des ouvrants up to date...Et faire des économies de chauffage si ils sont mieux isolés.
- Installez partout des ampoules LED de bonne qualité. Plus durables elles sont aussi moins consommatrices de courant électrique. Il en existe des modèles compatibles avec vos lampes sur pied pour les examens gynéco ou le scialytique.
Pour venir au boulot ou faire vos visites, il faut trainer la sacoche, des dossiers patients...
- Si le terrain s’y prête pourquoi ne pas envisager un vélocargo électrique ?
- Si le terrain est difficile, un véhicule électrique ou hybride est à considérer.
- Et pas de stress, si vous avez besoin d’un 4X4 pour passer dans des coins reculés et enneigés, ça ne fait pas de vous un criminel mais... levez le pied !
Pour l’économie globale d’énergie du cabinet, l’isolation, les ouvrants dont nous avons parlé plus haut, le mode de chauffage sont de gros postes d’économie potentielle pour l’environnement...
- Ce sont des travaux plus lourds mais il faut les planifier.
- Les entreprises du bâtiment montent en compétence pour vous aider à faire les bons choix.
Et puis il y a toute une consommation « grise » , tout ce qu’on ne voit pas beaucoup :
- Les draps d’examen, toujours nécessaires ?
- La consommation d’eau chaude, bien maîtrisée ?
- L’ordi qui reste allumé en permanence voire même en veille... on peut l’éteindre et les quelques minutes agaçantes à attendre que tout redémarre... ne tueront personne !
- La consommation de papier et d’encre pour les impressions : pensez-vous à traquer les feuilles inutiles et recherchez-vous l’imprimante la moins gourmande ?
- Attention à certaines « grandes marques » qui font obstacle aux cartouches de réemploi. Name and shame ?
- L’emploi de détergents pour nettoyer les locaux, quelleréflexion sur leur pertinence et leurs nuisances ?
Enfin, l’écoprescription. Nous en avons déjà parlé dans cette rubrique. L’économie et l’écologie sont au bout de notre stylo :
- Faisons-nous régulièrement l’effort de regarder la composition exacte des médicaments que nous avons le plus prescrits ? Nous y trouverions encore des parabens, perturbateurs endocriniens, du dioxyde de titane et autres « saletés » qui ne servent qu’à donner aux comprimés un aspect « blanc clinique » et polluent en profondeur !
- Déprescrivons-nous assez ? Se poser la question entraîne déjà un changement de nos comportements...
- Limiter les durées de traitement à leur strict minimum.
- Privilégier les MHD et le « sport santé » dans nos prescriptions, inciter nos patients à bouger pour leur santé, ça aussi c’est de la bonne médecine EBM !
Vous le voyez, les « écolos » ne sont pas là uniquement pour vous persécuter. Relativiser, ne pas se laisser manipuler par l’ambiance de catastrophe imminente entretenue par certains, bien sûr, nous en avons le droit. Mais posons-nous en notre for intérieur la question à 1 000 € : que puis-je faire, moi, à mon petit niveau ? Humblement, quel est et quel sera mon apport personnel au combat de tous ? Pour faire société malgré tout...
Jean-Christophe NOGRETTE